par Schadeck, Allison
Référence Accompagner l'écrit dans le supérieur : formation, évaluation, certification. Le projet écri+ dans le champ des littératies universitaires (11-13 juin 2025: Université Toulouse Jean Jaurès, France)
Publication Non publié, 2025-06-12
Communication à un colloque
Résumé : L’entrée dans les discours universitaires est un « évènement littéracique majeur » (Jaffré, 2004) pour tout·e étudiant·e, francophone ou non. Dans le champ des littéracies universitaires, de nombreux travaux (de Fintz, 1998 à Niwese et al., 2019) ont montré la nécessité de traiter cette réalité au sein-même de l’institution d’enseignement supérieur, selon les spécificités et les besoins contextualisés en matière de rapport aux savoirs. A fortiori, ce « processus exigeant » (Meunier, 2020) l’est d’autant plus pour les étudiant·e·s non francophones ou ayant effectué leur scolarité dans une autre langue que le français (comme cela peut être le cas en Belgique), qui méritent donc une attention particulière. Pour répondre notamment aux enjeux de l’enseignement/apprentissage de l’écrit académique, c’est dans cet ordre idée qu’une acculturation précoce peut être élaborée, avec des cours préparatoires avant même l’entrée à l’université.Ma recherche se situe dans ce contexte et a pour objectif de poser les bases d’un dispositif adapté aux besoins spécifiques des étudiant·e·s plurilingues primo-entrant·e·s dans l’enseignement supérieur francophone, en privilégiant une « approche intégrée » (Pollet, 2021), à la fois pragmatique et plus strictement linguistique. Cette communication sera l’occasion de présenter trois aspects de la recherche en Français sur Objectif Universitaire (FOU) qui servent particulièrement mon objectif. Ainsi, j’interrogerai en premier lieu la place du FOU dans le champ des Littéracies universitaires. Si des points communs existent entre les difficultés des étudiant·e·s francophones et plurilingues et qu’il est peut-être envisageable de les préparer sans distinction (Beillet et Lang, 2017), il faut cependant tenir compte des particularités dues au plurilinguisme de ces derniers (Meunier, 2021). En fait, les intersections entre Français Langue maternelle (FLM) et Français Langue étrangère (FLE) se révèlent poreuses, les concepts de la didactique du FLE pouvant « innerver » celle du FLM (Camussi-Ni, 2021). C’est pourquoi, dans la lignée de Pollet (2016), je soutiendrai l’idée que le FOU est une déclinaison des littéracies universitaires, incluant la dimension FLE.Dans ce contexte, la question des représentations et imaginaires concernant la langue française (Houdebine, 2015 ; Paveau et Rosier, 2008) est un élément fondamental à prendre en compte, notamment à travers le sentiment « d’incompétence et d’insécurité » des étudiant·e·s plurilingues (Defays et Meunier, 2015), dont il semble qu’ils·elles sont très sensibles au respect de la norme. Par ailleurs, et pour amorcer la question méthodologique, j’aborderai brièvement le sujet de la « littéracie numérique » (Fluckiger, 2016, 2021) et de l’apport des TICE dans l’acculturation précoce de ces étudiant·e·s et leur rapport aux écrits académiques, notamment à travers l’utilisation d’outils partagés (Dufour, 2012 ; Bouchet, 2018, 2019). Pour conclure, je montrerai comment ces différents aspects de la recherche m’ont menée vers l’élaboration d’un mode d’enseignement/apprentissage que je nomme « coprogressif », proposant de réaliser les articulations possibles entre « coopératif » et « collaboratif » (Baudrit, 2007). Ce mode s’inscrit dans un dispositif évolutif, à la fois dans les activités et supports de travail, dans les productions et dans le travail en autonomie.