Résumé : Cette thèse poursuit un triple objectif : comprendre les rôles des renoncements des enseignants de sciences de la nature au secondaire lors de leur insertion dans le métier, développer un cadre d’analyse susceptible d’en rendre compte et identifier et mettre en œuvre des conditions méthodologiques pour y parvenir. Le parti pris est d'étudier ces renoncement selon une dimension encore opaque, à nos yeux, du métier : la dimension sociodidactique. Comment les enseignants qui « tiennent » parviennent-ils à composer avec les dimensions didactiques et sociales de leur métier ? Pour cela, nous tentons un usage du cadre de la problématisation pour penser les enseignements comme des solutions à des problèmes qu'il convient d'élucider pour comprendre pleinement l'activité d'enseignement. Le suivi des enseignants d'AESS en sciences de la nature (physique, chimie, biologie) pendant leur formation permet de dresser l'arrière-plan de la professionnalité des formés. Puis, le suivi de six participants lors de leur insertion permet de remonter aux problèmes qui fondent leur solutions d'enseignements et d'identifier des renoncements.Dans la variété des renoncements opérés par des enseignants aux parcours très différents, nous montrons que ceux-ci partagent une configuration entre des conditions, une épistémologie, des exigences individuelles, aboutissant à un renoncement "empiriste", partagé en termes de savoir et formalisé par les feuilles-élèves. In fine, l'enquête permet de valider le caractère ambivalent des renoncements.