Résumé : Dans le monde francophone et anglophone, l’articulation entre les croyances épistémologiques, les conceptions de l’enseignement et de l’apprentissage et les pratiques pédagogiques déclarées des enseignants en sciences naturelles et en sciences humaines au secondaire a peu été étudiée (Araújo-Oliveira, 2012 ; Bartos et Lederman, 2014 ; Wanlin et al., 2019). Pourtant, si les enseignants affichent des croyances majoritairement construc-tivistes sur l’enseignement et l’apprentissage, leurs pratiques d’enseignement réelles demeurent plutôt passives (OCDE, 2019). S’inspirant d’une recherche en cours (Therriault et al., 2018-2023), l’article analyse, d’une part, les caractéristiques des croyances épistémologiques, des conceptions de l’enseignement et de l’apprentissage et des pratiques pédagogiques déclarées auprès d’une population composée de 112 enseignants (débutants, intermé-diaires et expérimentés) du secondaire en sciences humaines et en sciences naturelles en Belgique francophone. Dans un deuxième temps, nous explorons les articulations entre ces trois construits théoriques soit à partir d’ana-lyses statistiques, soit dans une perspective plus interprétative. L’analyse quantitative des données (ACP, ANOVA à plan factoriel, corrélations Khi-deux) révèle que les croyances épistémologiques des enseignants sont plutôt raffinées, qu’il existe un effet de l’ancienneté professionnelle sur ces croyances et un lien entre des croyances épistémologiques raffinées et des conceptions de l’enseignement et de l’apprentissage traditionnelles. Enfin, les pratiques déclarées des enseignants semblent peu sensibles à la discipline enseignée.