Résumé : Les tumeurs du massif facial nécessitent une approche pluridisciplinaire, aussi bien diagnostique que thérapeutique. La prise en charge du patient implique aussi une bonne intégration de l'équipe avec les anesthésistes et la réhabilitation postopératoire (kinésistes, logopèdes, psychothérapeutes). Un grand nombre de patients sont généralement référés après avoir déjà subi des traitements antérieurs, ce qui rend le traitement plus difficile et le pronostic plus sombre. Néanmoins, un maximum d'efforts doit être mis au service du patient afin de permettre une résection et une reconstruction qui assurent une qualité de vie optimale. Notre expérience confrontée avec celles de la littérature montre que les marges de résection du spécimen opératoire sont difficiles à évaluer, le grading histologique de la tumeur est important ainsi que l'existence d'une invasion de la dure-mère ou/et de l'orbite. On note une grande proportion de complications (de 30 à 50 % avec deux tiers de complications majeures, les plus importantes étant des infections et des troubles de la recouvrance neurologique). Le traitement chirurgical comporte un abord cervico-facial, un abord neurochirurgical de la fosse antérieure et une reconstruction par une équipe de chirurgiens plasticiens rompus à la microchirurgie pour amener in situ des lambeaux libres microvascularisés qui améliorent nettement la rapidité d'une reconstruction fonctionnelle et permettent une irradiation complémentaire dans des délais de 30 à 40 jours après l'intervention. La survie actuarielle à 5 ans pour ces tumeurs dépend essentiellement de l'histologie, du grading de la tumeur et du fait que celle-ci ait ou non été traitée antérieurement et qu'il s'agisse alors de rattrapage. Dans les meilleurs cas, cette survie actuarielle à 5 ans est de l'ordre de 55 %.