par Niesen, Maxime 
Président du jury Schiffmann, Serge N.
Promoteur De Tiege, Xavier
Co-Promoteur Vander Ghinst, Marc
Publication Non publié, 2025-03-17

Président du jury Schiffmann, Serge N.

Promoteur De Tiege, Xavier

Co-Promoteur Vander Ghinst, Marc

Publication Non publié, 2025-03-17
Thèse de doctorat
Résumé : | Comprendre la parole dans des environnements bruyants est un processuscomplexe impliquant plusieurs fonctions cognitives, telles que la perception de laprosodie, le traitement syntaxique et l’attention. Ces processus sont influencés pardes facteurs tels que le niveau de bruit, le type de bruit et la présence d’indicesvisuels. Alors que les adultes en bonne santé peuvent généralement comprendrela parole dans le bruit sans effort majeur, les enfants rencontrent davantage dedifficultés dans de telles conditions. Leurs capacités de compréhension de la paroledans le bruit et leurs compétences attentionnelles n’atteignent un niveau similaireà celui des adultes que tardivement, à la fin de l’enfance voire à l’adolescence.Certains des mécanismes neurophysiologiques sous-jacents à cette trajectoire dedéveloppement prolongée restent encore à clarifier. Cette thèse vise à combler cettelacune en explorant le suivi cortical de la parole à l’aide de lamagnétoencéphalographie, une technique de neuroimagerie offrant une excellenterésolution temporelle.La première étude a examiné l’influence du contrôle attentionnel top-downsur le traitement cortical des mots monosyllabiques à l’aide d’un paradigme demarquage fréquentiel. Les résultats ont montré que l’attention sélective module lesréponses corticales précoces, en particulier dans le gyrus temporal supérieurgauche, soulignant son rôle dans les premières étapes de la perception de la paroleen conditions bruyantes. La deuxième étude a exploré les différences liées à l’âgedans le suivi cortical des structures syntaxiques avec des stimuli dépourvus deprosodie en présence de bruit. Bien que les enfants et les adultes soient capablesde suivre les unités linguistiques hiérarchiques, les enfants présentent uneprécision de suivi réduite. Contrairement aux adultes, ils n’ont pas la capacitéd’augmenter leur suivi des mots monosyllabiques en milieu bruyant. La troisièmeétude a investigué le développement du suivi cortical de la parole de l’enfance àl’âge adulte en utilisant du discours continu dans diverses conditions de bruit. Destrajectoires de développement distinctes ont été observées pour le suivi corticalphrasal et syllabique : le CTS phrasal atteint sa maturité vers l’âge de 5 ans, tandisque le CTS syllabique continue de se développer jusqu’à la fin de l’adolescence.Les indices visuels ont systématiquement amélioré le CTS syllabique dans toutesles conditions de bruit, indépendamment de l’âge.Cette thèse de doctorat met en évidence le rôle crucial du suivi cortical dessyllabes, soulignant que ce processus suit une trajectoire de développementprolongée jusqu’à l’adolescence. De plus, les résultats montrent que les enfantsdépendent fortement des indices prosodiques, qui deviennent de plus en pluscomplexes et vulnérables aux interférences dans des environnements bruyants.Ces résultats apportent de nouvelles perspectives sur les corrélats neuronaux desfaibles performances des enfants en compréhension de la parole dans le bruit etouvrent des pistes prometteuses pour des applications cliniques, notamment dansle cadre des troubles développementaux et des difficultés de traitement auditif. |