Résumé : Cette thèse avait pour objectif d’examiner comment le degré d’identification au groupe supra-ordonné et à un groupe subordonné influence la mémoire collective et les relations intergroupes après un conflit intergroupe violent. Plus précisément nous avons étudié les représentations de la victimisation des groupes et de leur degré de responsabilité dans le conflit passé. En mobilisant la théorie de l’identité sociale, cette thèse a examiné ces relations auprès de la population libanaise, dans le cadre de la mémoire de la guerre civile libanaise, en comparant les réponses de Libanais Chrétiens et Musulmans. Le premier chapitre investigue le contenu de la mémoire et sa relation avec l’identification au groupe et met en relief les évènements les plus marqués dans la mémoire collective. Cette dernière semble être plus riche chez les Libanais Chrétiens et chez ceux fortement identifiés au Liban. Le deuxième chapitre montre un biais pro-endogroupe dans la manière dont les participants perçoivent la victimisation et la responsabilité des groupes impliqués dans la guerre civile, à savoir une tendance à mettre l'accent sur l'expérience de victimisation de l'endogroupe et à rejeter la responsabilité sur les exogroupes. Cette tendance est plus prononcée avec une forte identification au groupe religieux. Le troisième chapitre montre l’impact des facteurs précédents (identification au groupe et mémoire collective) sur les relations intergroupes au Liban. Une forte identification au groupe religieux (en contraste avec une forte identification au Liban), ainsi que la croyance en la victimisation compétitive (la croyance que son groupe religieux a souffert plus que l’exogroupe), en contraste avec la croyance de la victimisation inclusive, mène à des relations intergroupes négatives. En outre, la perception de menace intergroupe a une influence négative sur les relations intergroupe car elle exacerbe le biais pro-endogroupe.