par Scheepers, Caroline ;Crinon, Jacques
Référence Séminaire international Vygotski (6: 15-16 juin 2015: Paris)
Publication Non publié, s.d.
Communication à un colloque
Résumé : Notre contribution se fonde sur un travail empirique qui a consisté à concevoir, à réguler et à analyser les journaux des apprentissages élaborés par des élèves du primaire, en France et en Belgique. De quoi s’agit-il ? Au terme de chaque journée, les enfants écrivent dans leur journal au sujet de leurs apprentissages en cours. Qu’ont-ils appris ? Que sont-ils en voie d’apprendre ? Quels apprentissages leur résistent ? Comment apprennent-ils ? L’écriture est individuelle, mais les journaux favorisent des transactions soutenues en classe. En effet, chaque matin, quelques volontaires lisent leurs annotations de la veille. Dans certaines classes, les journaux sont dialogués, l’instituteur écrivant dans les cahiers à intervalles réguliers. Au cœur et autour des journaux se déploient des systèmes sémiotiques multiples : langage oral, langage écrit, calcul, dessin, schéma… Le journal des apprentissages a donné lieu déjà à plusieurs études : Crinon (2000, 2002, 2008), Crinon et Marin (2014), Scheepers (2007, 2008, 2012), Duffez (2011)… Cette contribution vise à aller plus loin dans la théorisation du dispositif. Nous nous proposons ainsi d’analyser ce dispositif d’écriture à la lumière des concepts vygotskiens, et dans le sens inverse, de réinterroger ceux-ci à partir des corpus rassemblés. Pour ce faire, nous nous sommes appuyés sur les travaux de Vygotski (1934-1997, 1931-2014) et sur ceux des ses exégètes, parmi lesquels Schneuwly et Bronckart (1985), Brossard et Fijalkow (1986), Garnier (1991), Rochex (1997, 2005), Vergnaud (2000), Clot (2002, 2012), Jaubert et Rebière (2015). Pour autant, nous tenterons de ne pas verser dans la fétichisation des textes vygotskiens dénoncée par Rochex (2013 : 264) ou de ne pas les brandir en guise d’argument d’autorité. Au contraire, nous nous emploierons à montrer comment les concepts vygotskiens étayent en profondeur nos dispositifs et comment nos données conduisent à les enrichir en retour. Plus précisément, nous nous arrêterons sur la formation des concepts chez l’enfant et sur le caractère social des apprentissages.