Résumé : L’endométriose est une pathologie chronique qui provoque des douleurs pelviennes et une infertilité. On décrit trois phénotypes d’endométriose : l’endométriose péritonéale superficielle, les kystes ovariens d’endométriose (endométriomes) et l’endométriose profonde.L’examen standard pour le diagnostic de l’endométriose est, encore aujourd’hui, la laparoscopie. Nous avons étudié, de façon prospective, l’utilité d’un examen non invasif, la tomographie par émission de positrons (PET), chez les patientes avec suspicion d’endométriose. Nous n’avons pas mis en évidence d’hyperactivité métabolique sur les images de PET pré opératoires, après injection de déoxyglucose marqué au 18F (18FDG), des lésions d’endométriose ayant été confirmées par laparoscopie. Nous avons réalisé, dans un second temps, la même étude après injection d’un analogue de la somatostatine, le DOTATATE, marqué au 68Ga, qui montre une avidité pour les récepteurs à la somatostatine (SSTR) de type 2. Dans cette dernière étude, seules les lésions d’endométriose profonde se sont révélées hyperactives sur les images pré opératoires de PET. Nous avons ensuite réalisé une étude immunohistochimique rétrospective sur différents échantillons d’endométriose superficielle, d’endométriomes et d’endométriose profonde. Nos résultats ont confirmé l’expression de SSTR de type 1 et 5 par les cellules épithéliales des trois phénotypes d’endométriose. Par contre, seules les lésions d’endométriose profonde exprimaient les SSTR de type 2.Le traitement chirurgical des endométriomes et de l’endométriose superficielle est bien codifié. Par contre, la chirurgie de l’endométriose profonde reste au cœur des débats dans la littérature. Nous avons évalué notre aptitude à appliquer les techniques de chirurgie mini-invasive aux procédures complexes telles que la résection des nodules d’endométriose profonde du septum recto-vaginal (NEPSRV). Nous avons évalué la faisabilité de la laparoscopie avec assistance robotique pour une autre procédure complexe : la dissection des ganglions para-aortiques dans le cadre des cancers du col utérin localement avancés. Nous l’avons jugée faisable et sûre pour les patientes. En l’absence de bénéfice démontré de la laparoscopie avec assistance robotique sur la laparoscopie conventionnelle pour le traitement des NEPSRV, nous avons décidé d’évaluer une nouvelle stratégie opératoire mini-invasive de résection des NEPSRV. Nous avons réalisé une analyse des 10 premières patientes opérées selon cette stratégie et avons montré une amélioration significative des symptômes et de la qualité de vie des patientes. Nous avons également étudié la morbidité post opératoire. Nous avons finalement étudié l’apport de la laparoscopie guidée par la fluorescence au traitement des NEPSRV et observé des résultats prometteurs.A l’avenir, les lésions symptomatiques d’endométriose profonde exprimant les SSTR2 pourraient être sélectionnées à l’aide d’un PET au 68Ga-DOTATATE afin d’être traitées, dans le cadre d’essais cliniques, par des analogues de la somatostatine. Ces thérapies ciblées permettaient, dans ces cas, d’éviter la chirurgie. Notre stratégie opératoire mini-invasive pourraient dès lors être appliquée aux lésions n’exprimant pas les SSTR2.