par Massat, Isabelle
Référence Imagerie fonctionnelle et réponse au traitement psychostimulant (23/11/2016: Montpellier)
Publication Non publié, 2016-11-23
Communication à un colloque
Résumé : Texte du résumé :Le méthylphénidate (MPH) et l’atomoxétine (ATX) sont les traitements les plus couramment prescrits dans le cadre d'une prise en charge médicamenteuse du Trouble du Déficit d'Attention/Hyperactivité impulsivité (TDAH). Leurs mécanismes d'action diffèrent, le MPH bloquant les transporteurs dopaminergiques et noradrénergiques et l'ATX présentant davantage d'affinité pour le transporteur de noradrénaline. Les connaissances accumulées ces dernières années suggèrent que le TDAH serait en partie associé à un déséquilibre de régulation de ces systèmes de neurotransmission. Cependant, les mécanismes cérébraux impliqués dans la réponse thérapeutique restent encore très imprécis, ce qui soulève de nombreuses questions quant à leur réel impact sur les structures cérébrales en développement chez les enfants et adolescents. La comparaison de ces profils pharmacologiques par les techniques d'imagerie cérébrale fonctionnelle (IRMf) tentent d'éclairer plus précisément l'impact de ces traitements sur la dynamique cérébrale et ainsi contribuer à expliquer les mécanismes pathophysiologiques impliqués dans le TDAH. Ces recherches sont soit basées sur des tâches (paradigmes cognitifs comme l'inhibition, par exemple), soit reposent sur l'exploration de la réponse dynamique associée à des états de repos. Par exemple, il a été montré que l'administration aiguë de MPH pourrait être associée à une augmentation de l'activation cérébrale dans le réseau frontostriatal durant une tâche d'inhibition chez les enfants atteints de TDAH (3 ) alors que l'administration aiguë d' ATX pourrait être associée à une augmentation d'activation dans le cortex préfrontal dorsolatéral et une diminution d'activation dans le cortex cingulaire antérieur ( 2,3) . En ce qui concerne les effets chroniques des traitements, une étude a mis en évidence que l'amélioration de la symptomatologie était différentiellement associée à une augmentation (ou diminution) d'activation dans le gyrus frontal inférieur droit, le cortex cingulaire antérieur gauche et postérieur et l' 'aire motrice supplémentaire en fonction du traitement administré (ATX vs MPH) ( 4) . Les mécanismes neuronaux semblent différer non seulement en fonction du traitement (MPHvsATX) mais aussi en fonction du type des symptômes améliorés (inattention vs composante hyperactive impulsive). Les études précliniques (5) et cliniques (6) ont également suggéré que l'effet du MPH variait sur les structures cérébrales en fonction de l'âge. L'analyse de l'interaction entre l'activité intrinsèque du cerveau (mesurée lors d'un état de repos chez les sujets atteints de TDAH) et le traitement (ATX vs MPH durant 12 semaines) montre également des différences de dynamique cérébrale au niveau du gyrus précentral et postcentral (7). Globalement, ces études sont encore préliminaires mais indiquent que l'amélioration symptomatique du TDAH objectivée lors de la prise d'un traitement médicamenteux (MPH ou ATX) est associée à des mécanismes cérébraux distincts, et que ceux-ci sont également variables en fonction de l'âge, des symptômes étudiés et probablement la durée du traitement.Mots clés :TDAH ,réponse au traitement, Imagerie cérébrale,fMRI, Méthylphenidate, AtomoxetineRéférences :1) Shang CY, Yan CG, Lin HY, Tseng WY, Castellanos FX2, Gau SS.Differential effects of methylphenidate and atomoxetine on intrinsic brain activity in children with attention deficit hyperactivity disorder.Psychol Med. 2016 30:1-13. 2) Cubillo A, Smith AB, Barrett N, Giampietro V, Brammer M, Simmons A, Rubia K. Drug-specific laterality effects on frontal lobe activation of atomoxetine and methylphenidate in attention deficit hyperactivity disorder boys during working memory. Psychological Medicine (2014) 44, 633–646. 3) Cubillo A, Smith AB, Barrett N, Giampietro V, Brammer MJ, Simmons A, Rubia K . Shared and drug-specific effects of atomoxetine and methylphenidateon inhibitory brain dysfunction in medication-naive ADHD boys. Cerebral Cortex (2014) 24, 174–185. 4) Schulz KP, Fan J, Bedard AC, Clerkin SM, Ivanov I, Tang CY, Halperin JM, Newcorn JH . Common and unique therapeutic mechanisms of stimulant and nonstimulant treatments for attention-deficit/hyperactivity disorder. Archives of General Psychiatry (2012) 69, 952–961. 5) Kajo van der Marel,, Anne Klomp, Gideon F Meerhoff, Pieter Schipper, Paul J Lucassen, Judith R Homberg Rick M Dijkhuizen and Liesbeth RenemanLong-Term Oral Methylphenidate Treatment in Adolescent and Adult Rats: Differential Effects on Brain Morphology and Function.Neuropsychopharmacology. 2014 Jan; 39(2): 263–273. 6) Schrantee A, Tamminga HG, Bouziane C, Bottelier MA, Bron EE, Mutsaerts HM, Zwinderman AH, Groote IR, Rombouts SA, Lindauer RJ, Klein S, Niessen WJ, Opmeer BC, Boer F, Lucassen PJ, Andersen SL, Geurts HM, Reneman L.. Age-Dependent Effects of Methylphenidate on the Human Dopaminergic System in Young vs Adult Patients With Attention-Deficit/Hyperactivity Disorder: A Randomized Clinical Trial.JAMA Psychiatry. 2016 7) Shang CY1, Yan CG2, Lin HY1, Tseng WY3, Castellanos FX2, Gau SS1.Differential effects of methylphenidate and atomoxetine on intrinsic brain activity in children with attention deficit hyperactivity disorder.Psychol Med. 2016 30:1-13. Psychol Med. 2016 Aug 30:1-13.