Résumé : But du mémoire :En raison de leur santé mentale, les patients en hôpital psychiatrique présentent une absence de motivation pour pratiquer une activité physique (AP). Or, nombreuses sont les études montrant les bienfaits de la pratique d’une AP sur la santé physique et mentale. Les données existantes permettent d’envisager l’entretien motivationnel (EM) pour stimuler ces patients sur la voie d’une activité physique. Matériel et Méthodes :20 sujets ont été randomisés en deux groupes. Le groupe entretien motivationnel (GEM) a bénéficié d’un échange utilisant les différents outils de communications relatifs à l’EM. Pour le groupe contrôle (GC), l’EM a été remplacé par une discussion informative concernant les bienfaits de la pratique d’une activité physique au quotidien sur la santé en général. Avant de débuter l’expérience, tous les sujets ont rempli une échelle de motivation dans le sport (ÉMS-28) évaluant le degré de motivation à pratiquer un sport choisi, ainsi qu’une échelle de la motivation (gradué de 0 à 10), évaluant l’auto-perception du sujet sur sa motivation. Ces deux outils ont de nouveau été remplis une fois l’échange terminé entre l’expérimentateur et le sujet.Résultats :L’augmentation de la motivation n’est pas significative au sein des deux groupes concernant l’ensemble du questionnaire ÉMS-28 (p= 0,053 pour le GEM ; p= 0,181 pour le GC). À contrario, pour l’échelle de motivation, une significativité apparait pour le GEM (p= 0,004), contrairement au GC (p= 0,149). En comparant les deux groupes entre eux, pour l’ÉMS-28, aucun effet significatif n’est retrouvé concernant l’évolution globale du degré de motivation (p= 0,484). Alors qu’une fois de plus, une significativité est observée pour l’échelle de motivation (p =0,001). Lors de la comparaison des groupes individuellement, ainsi qu’entre eux, des différences de significativité apparaissent concernant l’analyse spécifique des types de motivation. Discussion et Conclusion :Cette étude démontre la faisabilité d'un travail sur la motivation des personnes atteintes de troubles psychotiques, en particulier lorsqu'il s'agit de la pratique d’une AP qui joue un rôle crucial dans le processus de rétablissement. L'importance de prendre en compte l'aspect physique de la prise en charge en psychiatrie est soulignée, car cela permet de réduire les conséquences néfastes des troubles psychiatriques et de leurs traitements, tout en favorisant le bien-être global des individus.