Résumé : Objectif : Etudier les évolutions des pratiques d’activités physiques et des temps sédentaires entre 2006 et 2022 globalement et selon les caractéristiques socioéconomiques des adolescents.Méthode : Les données sont issues de l’enquête transversale « Health Behaviour in School-aged Children » 2006, 2010, 2014, 2018, 2022 menée dans les écoles francophones de Belgique. Un échantillonnage aléatoire et stratifié a été réalisé. Des mesures auto-déclarées ont été utilisées pour évaluer l’activité physique et la sédentarité. Les adolescents ont été classés en trois catégories socio-économiques en utilisant le niveau d’aisance familiale (FAS). Les prévalences ont été standardisées pour l’âge, le genre et la région. Pour chaque indicateur, des modèles de régressions logistiques univariés et multivariés ont été réalisés, l’interaction entre FAS et année d’enquête a été testée dans les modèles pour examiner les tendances temporelles des indicateurs en fonction du statut socio-économique.Résultats : Les adolescents avec un FAS élevé [ORa= 2,58 (2,41 – 2,76)] ou moyen [ORa=1,52 (1,44 – 1,60)] étaient plus enclins à pratiquer une activité physique soutenue au moins deux fois par semaine comparés à ceux ayant un FAS faible. Les adolescents avec un FAS élevé [ORa=1,37 (1,24 – 1,51)] étaient plus susceptible d’avoir une activité physique globale suffisante comparés à ceux ayant un FAS faible. Les adolescents ayant un FAS moyen [OR=0,85 (0,81-0,86)] ou élevé [OR=0,84 (0,80-0,89)] étaient moins enclins au fil du temps à utiliser internet au moins deux heures par jour en semaine comparés à ceux ayant un FAS faible. Tandis que les adolescents ayant un FAS moyen [OR=1,05 (1,01-1,10)] ou élevé [OR=1,10 (1,05-1,15)] étaient plus susceptibles au fil du temps de regarder la télévision au moins deux heures par jour en semaine comparés à ceux ayant un FAS faible. Pour les jeux vidéo, les adolescents ayant un FAS moyen [OR=0,93 (0,90-0,97)] ou élevé [OR=0,91 (0,87-0,95)] étaient moins enclins au fil du temps de jouer aux jeux vidéo au moins deux heures par jour en semaine comparés à ceux ayant un FAS faible.Conclusion : Mettre en place des interventions ciblées visant à promouvoir l'activité physique et à réduire la sédentarité chez les adolescents, en particulier chez ceux issus de milieux socio-économiques défavorisés.