par Dubrux, Anne-Sophie 
Promoteur Sureau, Solène
Co-Promoteur Pel, Bonno
Publication Non publié, 2023-01-23

Promoteur Sureau, Solène

Co-Promoteur Pel, Bonno

Publication Non publié, 2023-01-23
Mémoire
Résumé : | Depuis plus de 50 ans, le secteur de l’agriculture biologique démontre qu’il est possible de se passer des produits chimiques pour produire notre alimentation. Après une progression constante pendant plusieurs décennies, qui semble avoir culminé avec la crise COVID au printemps 2020 et a permis d’entrevoir un potentiel tournant dans nos systèmes alimentaires, le secteur a enregistré un net ralentissement qui en a surpris plus d’un à partir du second semestre 2021. Les effets de ce ralentissement ont continué à se faire sentir tout au long de l’année 2022 et ont coïncidé avec la fin des mesures COVID, la hausse généralisée des prix de l’énergie, et les répercussions du conflit russo-ukrainien. Face à ces constats, certains acteurs s’interrogent : le secteur bio aurait-il atteint des limites ?Afin de répondre à nos trois questions de recherche (Que se passe-t-il au sein du secteur bio ? Quelles pistes permettent d’expliquer et interpréter les évolutions observées depuis mi-2021 dans le secteur : s’agit-il d’un backlash ou d’un autre phénomène ? Quelles leçons tirer de ces évolutions pour l’avenir de nos systèmes alimentaires, en particulier en termes de gouvernance ?), nous avons réalisé une dizaine d’entretiens avec des acteurs du secteur bio en Belgique, que nous avons complétés avec des statistiques et de la littérature grise analysant les tendances actuelles. Pour récolter et interpréter les données, nous avons principalement utilisé des concepts et le cadre des Études sur les Transitions.Ce mémoire a mis à jour de nombreux verrouillages systémiques freinant structurellement la progression du secteur bio au profit des acteurs dominants du régime. Malgré les contraintes rencontrées, les acteurs du secteur bio démontrent un réel dynamisme et un degré élevé de résilience. Les acteurs interrogés ont mis en exergue : la nécessité de repenser les systèmes alimentaires dominants, l’importance d’informer et sensibiliser les consommateurs aux plus-values du secteur bio, le besoin d’un soutien nettement plus pro-actif des pouvoirs publics et la nécessité de fédérer les forces au sein du secteur bio pour contrebalancer les acteurs des grandes chaînes.À la question de savoir si nous faisons face à un backlash, nous avons été tentée de répondre par la négative, car il nous semble que le ralentissement du bio tend principalement à être le résultat collatéral d’une crise économique et financière plus globale. Toutefois, la prudence reste de mise car nous ne disposons pas encore de suffisamment de recul pour tirer des conclusions définitives.En termes de leçons à tirer sur le plan de la gouvernance, nous avons mis en avant la nécessaire rupture avec la stratégie actuelle se limitant au soutien aux initiatives et alternatives durables innovantes, au profit d’une posture plus interventionniste et d’une sortie plus pro-active des modèles alimentaires non durables. Ceci afin d’enclencher et accélérer une vraie transition des systèmes alimentaires et faire émerger les changements de systèmes espérés dans des délais raisonnables. |