Mémoire
Résumé : | A travers ce travail, je tente de répondre à la question de la compatibilité de la démocratie avec une idéologie punitive et son application à travers le système carcéral. J’articule ainsi une réflexion entre démocratie et violence institutionnelle. Je découvre que la punition est une approche des infractions aux lois à la base plutôt située dans le temps et l’espace. Son origine est médiévale et européenne. Le recours à la prison en tant que majeure institution punitive est encore plus récent. Usage de la force, viols, abus, arbitraire, ordre, obéissance, secret, travail, suicides, récidives, délinquance, parts de marché, esclavage, tous ces termes permettent de nommer différents éléments constitutifs de la violence exercée en prison et de ses conséquences sur les détenus et la société au sens large. Le problème majeur du système carcéral, c’est qu’il opère une distinction entre ceux qui méritent la protection de l’Etat et ceux qui doivent être punis, fondée sur des aspects généralement de classe, mais maintenant aussi raciaux. Le système carcéral en somme participe du maintien d’un ordre social oligarchique. Il est en profonde contradiction autant avec des idéaux libéraux qu’avec la démocratie en tant qu’exercice de l’autonomie. Néanmoins, je serai moins univoque concernant l’infliction de souffrance par l’acte de punir. Je renvoie la réponse à l’exercice de l’autonomie, la seule habilitée à rendre compte de l’origine social-historique des lois et de justifier le recours ou non à la violence, compte tenu de ce qu’elle implique potentiellement pour tout membre de la collectivité. |