Mémoire
Résumé : | L’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM) est une organisation en charge de la « gestion des migrations », tandis que l’Organisation du Traité Atlantique Nord (OTAN) est en charge de la sécurité internationale et du maintien de la paix. Rien ne destinait ces deux organisations à collaborer un jour. Cela a pourtant été le cas, dans les Balkans, à partir de 1999, à la fin de la Guerre de Yougoslavie, dans le cadre de programmes de Désarmement, Démobilisation et de Réintégration (DDR). Comment et pourquoi l’OIM s’est retrouvée impliquer dans ce genre de programme en coopération avec l’OTAN ? Notre travail répond à cette question par la vérification de trois hypothèses. La première relève du facteur organisationnel et comportemental de l’OIM. Nous nous sommes inspirés de la théorie constructiviste de Barnett et Finnemore selon laquelle les organisations internationales sont des bureaucraties, afin d’expliquer en détail la nature expansionniste de l’OIM, et de la littérature scientifique pour expliquer son caractère entrepreneurial. La deuxième hypothèse relève de son facteur historique , c’est-à-dire son histoire dans la région des Balkans et son expérience dans les programmes de réintégration des anciens combattants. Enfin, la dernière hypothèse relève de la relation entre l’OIM et l’OTAN, et plus précisément de l’histoire et de la nature de celle-ci. Pour l’analyser, nous nous inspirons de la Inter-organizational Relation theory, laquelle analyse les relations entre organisations internationales. De cette théorie découlent plusieurs approches théoriques, dont une, en particulier, qui nous donne une meilleure analyse de la relation OIM-OTAN. Pour vérifier ces hypothèses, nous avons utilisé des données provenant exclusivement de documents écrits tels que des documents officiels de l’OIM et de l’OTAN, des rapports et évaluations externes, des articles et ouvrages scientifiques, et des sites web. Étant donné les cadres théoriques utilisés dans notre travail, notre recherche vise à contribuer à la continuité de ces approches théoriques et à la continuité de la recherche scientifiques sur l’OIM en particulier. Après avoir analysé le comportement de l’OIM mettant en exergue son autonomie, son influence sur la scène internationale et son expertise, nous analyserons la nature de sa relation avec l’OTAN, laquelle s’encadre dans une interdépendance liée aux ressources. Nous analyserons ensuite la présence de l’OIM dans les Balkans ainsi que son expérience passée dans la réintégration d’anciens combattants, puis le cadre et le contenu des différentes coopérations qui ont eu lieu entre les deux acteurs, au Kosovo, en Serbie et en Bosnie Herzégovine tout particulièrement. Enfin, nous détaillerons le cadre et le contenu de l’action de l’OIM lorsqu’elle participe à l’implémentation de programmes DDR. |