Résumé : Ce travail est le résultat d’une recherche autour de l’évolution des stratégies de gestion du Musée Royal de l’Afrique Centrale de Tervuren (MRAC). Le musée, ancien outil de propagande colonial, a fermé en 2013 pour d’importants travaux de rénovation avant d’ouvrir ses portes au public en 2018 pour dévoiler sa nouvelle exposition permanente “décolonisée”.A travers l’analyse de la rénovation du musée et particulièrement de la gestion des collections, de la médiation, de la communication et des représentations, il est possible d’observer quatre stratégies muséales majeures.D’une part, le MRAC a effectué un travail de communication et de médiation afin de modifier l’image de marque de l’institution. D’autre part, la participation de la diaspora dans les stratégies muséales a été favorisée grâce à un principe de co-création. L’institution a également entamé un nouveau chapitre de son histoire en se livrant à un travail déconstructif et auto-réflexif sur son passé colonial. Enfin, le MRAC a adopté une attitude ouverte aux critiques, au débat et a tenté de constituer ce que l’on peut nommer un “musée en mouvement”. L’application de ces stratégies muséales ne s’est néanmoins pas faite sans heurts et l’institution s’est vue confrontée à divers obstacles (tensions avec la diaspora, débats autour de la restitution, image négative auprès de l’opinion publique, etc) qu’elle a tenté de surpasser.Les stratégies et difficultés rencontrées par les équipes du MRAC sont étudiées à travers l’analyse de l’exposition permanente du musée ainsi que de certaines expositions temporaires ; de nombreux entretiens ainsi qu’une large littérature scientifique viennent étayer ce travail de recherche.