par Albert, Charline 
Promoteur Nyst, Nathalie
Co-Promoteur Leblanc, Claire
Publication Non publié, 2022-06-17

Promoteur Nyst, Nathalie

Co-Promoteur Leblanc, Claire

Publication Non publié, 2022-06-17
Mémoire
Résumé : | À l’heure actuelle, la pratique d’aliénation — consistant en une sortie de pièces de collections publiques — demeure une pratique de gestion des collections controversée. Alors qu’elle est couramment pratiquée aux États-Unis notamment au travers de la vente, c’est rarement le cas en Europe. Deux traditions muséologiques existent en Europe : alors que les pays de tradition anglo-saxonne la pratiquent sous certaines conditions, les pays latins, eux, s’y opposent en grande majorité. Dans ces derniers, le principe juridique d’inaliénabilité des collections demeure et limite les sorties. Malgré cela, cette pratique se voit de plus en plus être considérée comme une solution inévitable, et ce, même par les pays les plus réticents, en raison de défis de gestion de collection croissants tels que la saturation des réserves.Ce mémoire a pour but de réaliser un état des lieux de la pratique d’aliénation des collections publiques en Fédération Wallonie-Bruxelles. Plus spécifiquement, cette recherche répond à la question suivante : les acteurs de ce secteur muséal sont-ils pour sa mise en place ? En vue d’appréhender leur perception et identifier les enjeux que la pratique représente pour ces derniers et ainsi cerner ses limites, potentialités et perspectives, cette recherche a consisté en une analyse théorique et qualitative de la pratique. L’analyse théorique, nécessaire pour cerner le champ de la pratique, comprend: un état des lieux historique, définitionnel et terminologique, un descriptif de ses multiples enjeux, ainsi qu’un état des lieux du cadre légal en Europe et en Fédération Wallonie-Bruxelles. L’analyse qualitative a été réalisée sur base des propos issus d’entretiens semi-directifs avec des représentants de dix musées différents.L’analyse qualitative démontre que la tendance générale des acteurs étudiés s’oriente favorablement à la mise en place de la pratique. En revanche, des nuances doivent être apportées, car leur attitude diffère principalement en fonction du type de procédés d’aliénation utilisés. Bien que les acteurs n’en ont ni de définition claire, ni de terminologie commune, ni de connaissance de son cadre légal, la moitié des musées en fait déjà l’utilisation notamment pour des raisons pragmatiques. Les deux usages les plus fréquents sont la destruction et le don et les deux usages les moins pratiqués sont la restitution et l’échange. En revanche, l’analyse révèle que tous s’opposent à la vente. Par ailleurs, personne ne s’oppose à la restitution de pièces impliquée par une décision politique. Pour finir, une majorité d’intervenants prône la mise en place d’un système de réorientation des pièces au travers d’échanges et de dons entre musées et une clarification de la définition de la pratique et de son cadre légal. |