Mémoire
Résumé : | Couplée aux crises sociales qui traversent nos sociétés, l’urgence environnementale est de plus en plus saillante et visible. En réponse, prenant la forme de récits de soutenabilité socio-environnementale, des tentatives de résolution simultanée de ces problématiques émergent dans le débat public et académique. Trois de ces approches semblent sortir du lot. D’un côté, les positionnements ‘pro-croissance’ incluant le récit de la Croissance verte aux tendances néolibérales, et le récit du Green New Deal s’inscrivant dans une logique plus keynésienne et interventionniste. De l’autre, on retrouve la Décroissance proposant une rupture avec le modèle dominant de croissance économique. Dans le même temps, les ONGs environnementales ont développé un certain potentiel d’influence sur le public et sur les décisions politiques notamment grâce à la pratique du plaidoyer. En Belgique francophone, des organisations environnementales comme Greenpeace Belgique et Inter-Environnement Wallonie (IEW) se sont ancrées au sein de la société civile et développent un discours régulier visant à proposer des solutions concernant la transition écologique. Ce travail part du principe que le discours environnemental peut prêter à confusion, avec des acteurs aux intérêts divergents portant régulièrement des éléments de discours communs. Dès lors, l’objectif de ce travail est de comprendre au sein de quels récits de soutenabilité socio-environnementale (Croissance verte, Green New Deal et Décroissance) le discours des ONGs Greenpeace Belgique et IEW peut être situé. Basé sur une analyse de discours et abordant le rôle des récits en politiques, ce travail a pour premier enseignement le fait que les récits de soutenabilité socio-environnementale ne peuvent être isolés les uns des autres. En effet, ceux-ci évoluent en interaction et partagent de nombreux principes et propositions communes. Dès lors, plutôt que des résultats cloisonnés, ce travail présente des tendances. En ce sens, il semble que le discours de Greenpeace Belgique tende plutôt vers le Green New Deal, tandis qu’IEW déploie un discours qui semble se rapprocher du récit de la Décroissance. De plus, il semble que le récit de soutenabilité socio-environnementale dominant qu’est la Croissance verte est peu promu au sein du discours de ces deux ONGs. Ce travail aborde ensuite les forces et les faiblesses d’une potentielle mobilisation des récits du Green New Deal et de la Décroissance par ces organisations. De plus, au-delà de leurs interactions, nous soulignons des points de convergence entre les récits du Green New Deal et de la Décroissance, qui, à l’heure de l’urgence environnementale, pourraient être stratégiquement intéressants pour ces deux ONGs, notamment en termes de communication politique. |