Mémoire
Résumé : | Les forêts de la réserve de biosphère de Yangambi (RBY) en République Démocratique du Congo (RDC) fournissent de nombreux services écosystémiques et sont essentielles pour les moyens de subsistance des populations riveraines de la réserve. Cependant, les nombreuses activités humaines et les dynamiques socio-économiques à l’œuvre dans la région mettent en péril ce patrimoine naturel. En tant que réserve de biosphère, la RBY se doit de mettre en place une surveillance continue de ses ressources naturelles afin d’assurer la viabilité à long terme à la fois des moyens de subsistance des populations locales et de sa biodiversité. Ces dernières années, grâce à de nombreux progrès technologiques réalisés dans la surveillance des forêts, nous assistons à l’émergence d’une série de nouveaux systèmes de surveillance des changements forestiers (SSCF). Toutefois, ces systèmes font encore partie des outils les plus sous-utilisés pour la gestion durable des forêts et le manque de guidance reste un obstacle pour encourager leur adoption et orienter les utilisateurs à mettre au point leur propre système de surveillance.Au travers de ce mémoire, nous tentons donc de déterminer quels sont les éléments qu’il serait important de prendre en compte pour utiliser un tel système dans le contexte de la RBY et dans quelle mesure l’utilisation de ce système pourrait contribuer à la gestion durable des forêts de la réserve. A la suite de notre analyse, nous arrivons à la conclusion que pour contribuer à la gestion durable des forêts, il serait essentiel que le SSCF se base sur un modèle de système de surveillance communautaire qui impliquerait la participation des populations locales. Le rôle précis du système devrait refléter les besoins et les attentes des différents acteurs et en particulier celui des populations indigènes. Les outils utilisés devraient être adaptés au contexte local et être accessibles et abordables pour les populations locales. Parmi les techniques envisagées, la cartographie participative pourrait être une option à investiguer plus en profondeur. La mise en place d’un SSCF pourrait éventuellement être une stratégie intéressante à considérer pour combler le besoin d’informations liés aux dynamiques des changements forestiers, mettre en place un mécanisme de suivi des forêts à long terme et impliquer les populations locales dans les efforts de conservation. Outre les nombreux défis liés aux contraintes politiques, institutionnelles, socio-économiques et aux conflits d’accès aux ressources naturelles, l’un des principaux challenges serait de déterminer les motivations et les incitations qui pourraient encourager les populations locales à participer à la surveillance de leurs forêts. Cependant, même si l’utilisation d’un SSCF pouvait s’avérer utile, la gestion durable des forêts ne pourra être possible sans une amélioration des moyens de subsistance des populations locales et la mise en place de politiques de développement local axées sur la réduction de la pauvreté. |