Résumé : Le phénomène des occupations temporaires a connu un essor important au sein des grandes villes européennes au cours des dernières décennies, en ce compris à Bruxelles. D’un mouvement « underground » peu ou pas encadré, ces occupations sont devenues des espaces « branchés » de plus en plus structurés. Le concept englobe de nombreuses facettes, que ce soient des occupations précaires, transitoires, expérimentales, alternatives, des friches culturelles ou encore des tiers-lieux. Ce sont les projets et leurs acteurs qui lui confèrent leurs définitions et spécificités. Dans le cadre de ce mémoire, nous nous sommes penchés sur les occupations temporaires dédiées à la culture et/ou l’art. Nous avons constaté qu’elles tendent à s’institutionnaliser avec l’implication croissante des autorités publiques, qui les ont reconnues comme un outil clé pour la mise en œuvre de leurs plans de développement urbain. Si cela comporte de nombreux avantages et si cela permet d’aborder les occupations temporaires de manière plus stratégique, cela pose néanmoins certaines interrogations. N’y a-t-il pas un risque de gentrification ? L’institutionnalisation sert-elle réellement les acteurs culturels et aux artistes ? Ne vient-elle pas à l’encontre de la démarche culturelle et artistique souvent revendicatrice ? Sur base de l’étude de quatre cas bruxellois, nous avons pu comprendre plus concrètement comment cela se traduit sur le terrain et en tirer certains enseignements. Quoiqu’il en soit, c’est un sujet qu’il faut continuer à suivre et à étudier, car il joue un rôle de plus en plus important dans la création et la diffusion culturelle et artistique.