Résumé : Depuis vingt-cinq ans, les démocraties occidentales sont affectées par une abstention croissante aux différentes élections. Aux élections européennes de 1999, moins d’un électeur sur deux a pris part au scrutin. Pour tenter de remédier à cette situation, diverses solutions ont été avancées. Parmi celles-ci, une des pistes les plus explorées est de rendre le vote plus facile par le recours aux nouvelles technologies de l’information et de la communication (vote par Internet, vote par téléphone, vote par sms,…). En Belgique, où le vote est pourtant obligatoire, le gouvernement fédéral a décidé, au début des années nonante, de progressivement remplacer le vote sur bulletin papier par le vote sur ordinateur. Depuis plus d’une décennie, ce choix a été commenté sur la base de critères juridiques, légaux et philosophiques. Cependant, une information centrale demeurait absente : la perception des citoyens belges à l’égard de cette nouvelle modalité de vote. Le présent ouvrage permet de combler cette lacune. Après avoir passé en revue les multiples expériences de vote électronique et sur Internet dans le monde, le Centre d’étude de la vie politique (Cevipol) de l’Université libre de Bruxelles (ULB) a organisé une vaste enquête auprès des électeurs belges. Au final, 2.354 personnes ont été interrogées dans le cadre des élections fédérales du 18 mai 2003. Au sein de cet échantillon, une large majorité marque sa confiance et son adhésion vis-à-vis du vote électronique ; de même, la satisfaction est significative quant à sa facilité d’utilisation. Même si les réserves ne sont pas absentes, le vote électronique semble être un choix socialement légitimé.