Travail de recherche/Working paper
Résumé : La probabilité a un aspect à la fois mathématique et philosophique. Le contraste entre les deux est saisissant. Du point de vue mathématique, il existe un consensus presque complet sur la théorie des probabilités, c’est-à-dire, sur les axiomes et sur les théorèmes qui en découlent. Par contre, du point de vue philosophique, on recense actuellement quatre interprétations/théories majeures qui divergent fondamentalement sur la question du fondement du concept de probabilité : la théorie logique, la théorie subjective, la théorie fréquentielle et la théorie de la propension. Le but de ce travail est d’analyser en détail ces quatre théories : leurs origines, les enjeux qui s’en dégagent, et la manière dont elles se positionnent les unes par rapport aux autres. En outre, un accent particulier est mis sur le rôle et le statut de la théorie mathématique en regard des considérations philosophiques sur le fondement du concept de probabilité. En effet, la théorie mathématique constitue la toile de fond de tou s les débats actuels, sans pourtant jamais être véritablement considérée – d’un point de vue épistémologique, par exemple. Enfin, à travers l’analyse, philosophique, du concept de probabilité, c’est la question fondamentale de la différence entre le monde réel et le modèle scientifique de celui-ci qui est posée. En effet, l’équivocité de la probabilité, toujours partagée entre un concept abstrait (la probabilité a priori) et un phénomène empirique (la fréquence de répétition d’un événement), fait écho au problème de la relation entre la théorie et l’expérience.