par Coman, Ramona
Editeur scientifique Coman, Ramona ;Lacroix, Justine
Référence Les résistances à l’Europe, cultures nationales, idéologies et stratégies d’acteurs, Editions de l'Université de Bruxelles - IEE, Institut d'études européennes, Bruxelles, page (247-268)
Publication Publié, 2007
Partie d'ouvrage collectif
Résumé : Quelles sont les attitudes face à l’Europe en Roumanie ? Existe-t-il des manifestations d’euroscepticisme hard, définies comme rejet de la perspective d’adhésion à l’Union européenne ? Existe-t-il des formes d’euroscepticisme soft, liées à la transformation des politiques nationales ou à la menace de la perte de la souveraineté de l’Etat dans le contexte de l’intégration européenne ? A première vue, ces questions semblent peu pertinentes pour le cas roumain. Ce pays, parmi les autres de l’Europe centrale et orientale, est the dog that didn’t bark (Linden et Pohlman 2003 : 320). En effet, la Roumanie est souvent citée pour son enthousiasme quant à son adhésion à l’Union européenne. Dans ce pays, sondages à l’appui, les voix eurosceptiques sont minoritaires. Au niveau des partis politiques, des formes « légères » (soft) d’euroscepticisme se sont exprimées par le passé et de façon sporadique à travers la voix du parti d’extrême droite « Romania Mare ». En 2005, le parti a essayé de devenir membre du Parti populaire européen et, en conséquence, a modéré son discours et revu son programme, ce qui peut laisser penser que l’adhésion de la Roumanie à l’UE et ses effets sur les politiques roumaines sont dorénavant unanimement acceptées par toutes les formations partisanes. Si nous basions notre étude sur l’attitude de la population face à l’intégration européenne, telle qu’elle se reflète dans les sondages, et sur l’attitude des partis politiques au pouvoir ou dans l’opposition, telle qu’elle ressort des programmes politiques, statuts et manifestes électoraux, la Roumanie ne représenterait pas un cas susceptible d’enrichir la connaissance théorique et/ou empirique sur ce phénomène qui a gagné du terrain depuis quelques années dans l’Europe des 15 et, plus récemment, dans l’Europe des 25. Cependant, le verre n’est peut être qu’à moitié plein. En réalité, en Roumanie, même si l’euroscepticisme n’est pas manifeste, l’euro-enthousiasme connaît tout de même des limites. La réponse à la question « existe-t-il des formes/manifestations d’euroscepticisme en Roumanie ?» dépend largement de la définition attribuée à ce terme, de la manière dont le sujet est approché et finalement des sources mobilisées pour la recherche empirique.