par Debailleul, Corentin
;Bocquet, Nicolas;Picaud, Myrtille;Castagnino, Florent;Challier, Raphaël
Référence Table ronde au CNRS - Pouchet (Paris)
Publication Non publié, 2025-07-02

Référence Table ronde au CNRS - Pouchet (Paris)
Publication Non publié, 2025-07-02
Communication à un colloque
Résumé : | À partir de six articles sur la conception et les (non)usages de dispositifs numériques dédiés à la sécurité urbaine, ce numéro entend dé-spécialiser l'analyse de ce que nous avons appelé les politiques numériques de la sécurité urbaine. À distance de discours parfois homogénéisants centrés sur la seule surveillance ou techno-déterministes, il s’agit ici de réinsérer l’étude de ces logiciels dans des usages concrets, des espaces urbains particuliers, des formes d’action publique locale, et des rapports entre groupes sociaux. Le dossier s’attache particulièrement à l’analyse des pratiques de travail à la croisée de groupes (professionnels et profanes) n’ayant pas tous les mêmes marges d’autonomie : pouvoirs publics, forces de l’ordre, agents de sécurité privée, habitants et habitantes, etc. L’introduction du numéro présente ce programme de recherche. Les articles du numéro permettent d’examiner des contextes aussi divers que la sécurité dans les centres urbains et villes moyennes, la vidéosurveillance algorithmique, les supermarchés ou encore les aéroports. On observe ainsi que ces dispositifs sont souvent au cœur de luttes professionnelles, sociales, mais aussi du maintien ou de la réduction de marges d’autonomie au travail. Dans un numéro qui fait la part belle aux enquêtes empiriques approfondies, l’un des articles propose une réflexion sur l’utilisation des demandes d’accès aux documents publics comme méthode d’enquête. Les apports pour documenter le déploiement de ces dispositifs y sont discutés, et éclairent aussi les limites des politiques de « transparence » concernant le numérique. Ainsi, ce dossier contribue à la réinsertion dans la sociologie et la science politique générale des recherches sur des objets souvent perçus sous l’angle de l’exceptionnalité, comme le sont la sécurité et l’intelligence artificielle. De la « safe city » aux dispositifs numériques de sécurité urbaine, par Raphaël Challier, Myrtille Picaud et Florent Castagnino ; De qui les caméras sont-elles les yeux ? Une comparaison de l’intégration des opérateurs de vidéosurveillance dans les systèmes policiers de trois grandes villes françaises, par Adrien Mével ; « Soyez vigilants ! » les dispositifs numériques de surveillance de quartier. Trajectoires d’engagement municipal, usages sociaux ordinaires et détournements, par Sarah Demichel-Basnier ; Qui rend lisibles les images ? L’intelligence artificielle au fondement d’une recomposition du travail de surveillance, par Clément Le Ludec et Maxime Cornet ; Chasse aux suspects contre pêche aux objets. Importation et appropriations d’un programme d’analyse comportementale dans les aéroports français, par Manon Beaucourt ; La transparence administrative contre l’opacité des politiques de surveillance. Le recours systématique au droit d’accès aux documents administratifs comme méthode de collecte de données, par Nicolas Bocquet, Emmanuelle de Buisseret Hardy, Corentin Debailleul, Jérémy Grosman et Laurent Roy. |