Résumé : This study analyzes the creation and institutional design of the Circunscripciones Transitorias Especiales de Paz (CTEP) in Colombia, introduced as part of the peace agreement between the government and the FARC-EP. The CTEP represent a significant innovation within the Colombian electoral system, aiming to improve the political inclusion of historically marginalized regions affected by armed conflict. Drawing on the theory of historical institutionalism, the study emphasizes the importance of contextual, historical, and agency factors in shaping electoral reforms.Three interrelated hypotheses guide the analysis. Context: The peace process provided a critical juncture—a unique window of opportunity—for introducing institutional reforms such as the CTEP. This favorable political climate allowed for the expansion of political participation and the reconfiguration of electoral rules to foster inclusion and stabilize democracy. History: The design of the CTEP reflects a strong institutional path dependency, building on precedents such as the 1991 Constitution and previous special constituencies. The recurrence of these models illustrates how past institutional choices and perceived successes shaped current decisions, even in a context of limited information and political uncertainty. Agency: The institutional design of the CTEP emerged from political negotiation and compromise between the government and the FARC-EP. While both actors initially aligned their interests to create inclusive mechanisms, the subsequent legal implementation faced resistance from political elites seeking to preserve their power. This tension highlights the dual nature of institutional reform: a product of both cooperative peacebuilding efforts and strategic interest-maximizing behavior.Together, these dimensions illustrate the complexity of designing electoral institutions in post-conflict contexts, showing how peace agreements can generate innovative yet contested reforms aimed at promoting long-term democratic stability.-Cette étude analyse la création et la conception institutionnelle des Circunscripciones Transitorias Especiales de Paz (CTEP) en Colombie, introduites dans le cadre de l'accord de paix entre le gouvernement et les FARC-EP. Les CTEP représentent une innovation significative dans le système électoral colombien, visant à améliorer l'inclusion politique des régions historiquement marginalisées et affectées par le conflit armé. S'appuyant sur la théorie de l'institutionnalisme historique, l'étude souligne l'importance des facteurs contextuels, historiques et organisationnels dans l'élaboration des réformes électorales.Trois hypothèses interdépendantes guident l'analyse. Le contexte : Le processus de paix a constitué une conjoncture critique - une fenêtre d'opportunité unique - pour l'introduction de réformes institutionnelles telles que la CTEP. Ce climat politique favorable a permis d'élargir la participation politique et de reconfigurer les règles électorales pour favoriser l'inclusion et stabiliser la démocratie. L'histoire : La conception de la CTEP reflète une forte dépendance à l'égard de la voie institutionnelle, s'appuyant sur des précédents tels que la Constitution de 1991 et les circonscriptions spéciales antérieures. La récurrence de ces modèles illustre la façon dont les choix institutionnels passés et les succès perçus ont façonné les décisions actuelles, même dans un contexte d'information limitée et d'incertitude politique. L'Agence : La conception institutionnelle du CTEP est le fruit de négociations politiques et de compromis entre le gouvernement et les FARC-EP. Alors que les deux acteurs avaient initialement aligné leurs intérêts pour créer des mécanismes inclusifs, la mise en œuvre juridique ultérieure s'est heurtée à la résistance des élites politiques qui cherchaient à préserver leur pouvoir. Cette tension met en évidence la double nature de la réforme institutionnelle : un produit à la fois des efforts coopératifs de consolidation de la paix et d'un comportement stratégique de maximisation des intérêts.Ensemble, ces dimensions illustrent la complexité de la conception des institutions électorales dans les contextes post-conflit, montrant comment les accords de paix peuvent générer des réformes innovantes mais contestées visant à promouvoir la stabilité démocratique à long terme.