Résumé : Omniprésents à Bruxelles, les marqueurs mémoriels, (statues, noms de rues, monuments, commémorations…), reflètent les valeurs idéologiques et politiques de leur époque. Leur appropriation qui a logiquement évolué avec le temps a souvent débouché sur des contestations. Aujourd’hui, celles-ci portent principalement sur les représentations colonialistes, racistes ou sexistes que ces marqueurs véhiculent dans l’espace public. Cette note de synthèse présente les principales caractéristiques du paysage mémoriel bruxellois depuis 1830 et propose une typologie des stratégies d’intervention face aux marqueurs contestés, en suivant deux axes : le lieu d’intervention et la visibilité accordée à la contestation. Basée sur l’analyse des discours (entretiens, groupe de travail, séminaire) et de la presse, cette typologie identifie six stratégies qui vont du statu quo à la suppression du marqueur. L’analyse de chacune d’entre-elles est illustrée par des exemples et arguments tirés du corpus bruxellois. L’étude s’adresse tant aux chercheurs en études mémorielles qu’aux décideurs politiques confrontés à la gestion d’un marqueur contesté.