Article révisé par les pairs
Résumé : Cet article part du constat suivant : même si penser le génocide n’est pas nouveau, chaque massacre de cette nature reste un événement inédit dans sa singularité1. Or, comment faire pour raconter un événement qui est, par essence, unique, un événement qui, littéralement, ne ressemble à rien de connu ? Ce défi-ci, est d’un ordre particulier : il n’est ni juridique, ni historique, il est rhétorique. Le défi rhétorique que constitue l’expression d’un fait ineffable, ici génocidaire, a notamment été étudié par Marc Dominicy2 et Emmanuelle Danblon3 qui, dans leurs travaux sur les témoignages des rescapés de la Shoah, ont souligné deux points. Ils remarquent le recours aux figures pour exprimer l’ineffable et ont qualifié ce défi, de défi pour la vraisemblance.