Résumé : À partir d'un corpus de procès judiciaires de femmes africaines, ce travail de recherche examine les illégalismes féminins et leur répression pénale par la justice coloniale au Congo belge après 1945. En mettant au jour la surreprésentation de femmes colonisées condamnées pour certaines catégories infractionnelles (i.e. la mobilité irrégulière, le trafic illicite d'alcool distillé, les crimes domestiques), il questionne les spécificités des pratiques répressives du pouvoir colonial à l'égard des femmes traduites en justice et interroge le poids des représentations croisées du genre et de la race dans les réponses formulées par les institutions judiciaires. La thèse explore également les potentialités heuristiques offertes par l'analyse de témoignages des justiciables livrés dans le contexte d'interrogatoires policiers et judiciaires afin d'ancrer les illégalismes étudiés dans leur environnement social, économique et géographique.