Résumé : La combinaison de l’évérolimus (un inhibiteur m-TOR) avec un traitement hormonal est largement utilisée dans la prise en charge du cancer du sein métastatique, exprimant les récepteurs hormonaux -HER2 négatif (HR+/HER2-). Ce traitement est actuellement positionné après progression sous inhibiteurs CDK 4/6. La toxicité reste un défi dans la pratique clinique quotidienne. Par conséquent, l'identification précoce des patients qui n'en tireront aucun bénéfice à long terme (« non-répondeurs ») est primordiale. Le rôle de l'évaluation métabolique précoce utilisant le 18F-FDG-PET/CT comme outil pour identifier ces patients n’est pas encore établi.Dans ce travail, nous évaluons si le 18F-FDG-PET/CT effectué seulement deux semaines après le début du traitement par exémestane-évérolimus (EXE-EVE) chez des patientes diagnostiquées avec un cancer du sein HR+/HER2- métastatique, est capable d'identifier précocement celles d’entre elles pour qui ce traitement ne marchera pas à long terme. Ceci vise à réduire l'exposition et les coûts d'une thérapie potentiellement inefficace. L'hypothèse était que les patients sans réponse métabolique lors de l'évaluation précoce ne montreraient aucun bénéfice ultérieur en utilisant une évaluation de la réponse traditionnelle, avec une imagerie classique tous les 3 mois.En même temps, des échantillons séquentiels de plasma ont été prélevés pendant le traitement et utilisés pour effectuer un séquençage ciblé afin caractériser davantage les non-répondeurs en réalisant une évaluation de l’ADN circulant au départ, au jour 14, et à la progression de la maladie. Ce travail démontre que les patientes chez qui nous ne démontrons pas de réponse métabolique et/ou ont de l’ADN circulant détectable après 14 jours de traitement ont une survie sans progression sensiblement inférieure lorsqu'ils sont traités avec l'association EXE-EVE. Les patients avec détection de l’ADN circulant au J14 et sans réponse métabolique ont un pronostic particulièrement mauvais.À notre connaissance, cette étude est la première à combiner l'imagerie métabolique et la détection de l’ADN circulant séquentiel pour identifier précocement les patientes atteintes d'un cancer du sein avancé qui ne bénéficieront pas d'une thérapie ciblée. Il est peu probable que les résultats vont changer la pratique clinique, mais ils ouvrent une nouvelle voie de recherche qui mérite d'être activement poursuivie, compte tenu du développement exponentiel de thérapies coûteuses et toxiques dans le traitement du cancer.