Résumé : Le nord-est de la République Démocratique du Congo (RDC) compte plus de 90 langues, appartenant aux différents sous-groupes de deux grandes familles linguistiques : les langues nigéro-congolaises (bantu et ubangi) et les langues nilo-sahariennes. Cette diversité linguistique risque de disparaître graduellement. Limitées aux interactions intra-ethniques et concurrencées par les langues majoritaires dans les activités économiques, ces langues minoritaires sont menacées. La politique linguistique congolaise favorise les langues nationales, telles que le lingála et le swahili, et la langue officielle qui est le français. Depuis 2014, les langues autochtones sont admises comme langue d’enseignement. Toutefois, la plupart des langues du nord-est de la RDC n’ont pas bénéficié d’une documentation adéquate permettant le développement de manuels scolaires. L’article insiste sur la nécessité de la documentation des langues de la région, pour les manuels, mais aussi pour enregistrer les langues en danger et pour sauvegarder les savoirs traditionnels pour les générations futures.