par Charlier, Marie-Thérèse
Référence Revue belge de philologie et d'histoire, 100, page (159-208)
Publication Publié, 2022-11-01
Référence Revue belge de philologie et d'histoire, 100, page (159-208)
Publication Publié, 2022-11-01
Article révisé par les pairs
Résumé : | La problématique des panthéons civiques des cités des Trois Gaules est complexe. Dieux poliades et divinités du culte public se laissent difficilement préciser faute de documentation explicite. Un examen des données dans un certain nombre de civitates donne à penser que l’établissement du culte public a été opéré au moment de la mise en place des cités sous Auguste, par les élites locales assemblées en conseil décurional, et que les choix ont été opérés en fonction des dieux ancestraux représentés dans les pagi du territoire et assimilés aux dieux romains jugés correspondants, et cela sous l’influence des familles dominantes. C’est alors aussi qu’ont été construites les « interprétations » qui donnaient un double nom aux dieux chargés d’une double fonction : le théonyme romain, marque solennelle de l’adhésion au nouvel ordre social et une épithète indigène nécessaire à l’expression de l’identité locale. En même temps ont été créés des sacerdoces spécifiques et a été mis au point le calendrier des cérémonies. Les pratiques religieuses liées au culte impérial se retrouvaient aussi dans le culte public et les dédicaces associent souvent l’empereur et les divinités civiques. Il n’est pas exclu que l’épithète Augustus qui qualifie certains dieux, ne soit le témoin de leur inscription dans le panthéon officiel. L’examen de ce processus met en évidence le rôle religieux des pagi, à côté des fonctions politique, fiscale et militaire qu’ils exercent et qui structurent la vie de la cité. |