Article révisé par les pairs
Résumé : | Cet article relate le séjour que Mario Bosisio, un soldat italien prisonnier des Allemands, fit à Bruxelles dans la seconde moitié du mois de novembre 1918, au lendemain de sa libération. Comme plusieurs dizaines de milliers de ses compatriotes, il avait été exilé en Belgique pour travailler au profit de l’occupant. Dans ses mémoires restés inédits, Bosisio raconte sa rencontre fortuite dans une rue de Bruxelles avec une religieuse qui lui proposa de loger à l’Institut chirurgical du docteur Edmond Rouffart, situé à l’angle de la rue Van Orley et de la place des Barricades. Il décrit avec précision l’hébergement que lui offrirent les Religieuses Trinitaires qui y servaient à cette époque, ainsi que la sollicitude dont il fut l’objet de la part de la fille du docteur Rouffart, Nelly. L’article fournit la traduction française du texte original de Bosisio et éclaire son contenu en mobilisant diverses sources historiographiques (archives publiques et privées, presse, littérature primaire et secondaire). Restituer cette visite inattendue est l’occasion de décrire le fonctionnement et l’aménagement d’une clinique privée bruxelloise au début du vingtième siècle et de retrouver les sentiments qui animaient ses protagonistes dans les premiers jours qui suivirent l’armistice du 11 novembre 1918. |
This article relates the stay that Mario Bosisio, an Italian soldier who was a Germans’ prisoner, made in Brussels in the second half of November 1918, just after his liberation. Like tens of thousands of his compatriots, he had been exiled in Belgium to work for the occupying forces. In his unpublished memoirs, Bosisio recounts his fortuitous meeting in a street of Brussels with a nun who offered him accommodation at the surgical institute of Dr Edmond Rouffart, located at the corner of Rue Van Orley and Place des Barricades. He describes in detail the accommodation offered by the Trinitarian nuns who were serving there at the time, as well as the solicitude of Dr Rouffart’s daughter, Nelly. The article provides the French translation of Bosisio’s original text and sheds light on its content by mobilising various historiographical sources (public and private archives, press, primary and secondary literature). The reconstruction of this unforeseen visit is an opportunity to describe the functioning and layout of a private clinic in Brussels at the beginning of the twentieth century and to rediscover the feelings that animated its protagonists in the first days following the armistice of 11 November 1918. |