par Ilito Boozi, Jean-Pierre 
Président du jury Grulois, Geoffrey
Promoteur Moretto, Luisa
Publication Non publié, 2022-04-29

Président du jury Grulois, Geoffrey

Promoteur Moretto, Luisa

Publication Non publié, 2022-04-29
Thèse de doctorat
Résumé : | Cette thèse porte sur les questions de gouvernance des services urbains de base dans un contexte de pénurie et de déficit des fournitures. Elle aborde particulièrement la question de pérennité d’accès aux services d’Eau potable, d’Hygiène et d’Assainissement qui reste préoccupante dans le milieu périurbain. Cela, malgré la mise en place d’interventions de multiples acteurs ainsi que des arrangements formels et informels. L’objectif poursuivi par cette recherche est d’étudier l’efficacité d’une gouvernance locale alternative au service conventionnel au travers d’une analyse critique de l’approche « zone de santé », développée par un programme gouvernemental de la République Démocratique du Congo, dénommé « Village et école assainis ». Le but est d’en tirer des enseignements sur le mode d’accessibilité à long terme aux services susmentionnés, dans les zones périurbaines des villes du Sud en général, et de Kinshasa en particulier. Le programme étudié vise d’une part, à réduire le taux de morbidité et de mortalité dû aux maladies d’origines hydriques chez les enfants de moins de 5 ans. D’autre part, à améliorer l’accès à ces trois services, grâce à la collaboration entre les autorités publiques et les citoyens. Cependant, cette accessibilité semble moins pérenne sur terrain.Cette recherche exploratoire mobilise, à cet effet, des caractéristiques et des facteurs pertinents à un système de fourniture du service qui relève de la co-production, à savoir : (1) les conditions d’interactions des parties prenantes par le jeu d’acteurs ; (2) la combinaison de différentes motivations des citoyens à co-produire les services ; (3) les articulations des systèmes technologiques à travers la multiplicité de configurations ; (4) les arrangements sociotechniques centralisés et décentralisés des fournitures, tout en explorant (5) les implications spatio-environnementales de la co-production, et (6) les aspects socio-spatiaux dans une connaissance spatiale du site d’implantation d’ouvrages. La question de départ de cette recherche est celle de savoir si la co-production est une condition de pérennité d’accès aux services concernés. Trois échelles d’analyses sont mobilisées dans cette thèse, afin de questionner son objet d’étude et de vérifier ou non les hypothèses de recherche sur terrain. La première est celle de la ville, qui décrit la situation des services précités et le rôle normatif du régulateur, sachant que la question de ces services est abordée en R.D. Congo et à Kinshasa, en lien avec celle de la santé publique. La deuxième échelle d’analyse est celle de la commune. Elle questionne le niveau périphérique de la Zone de Santé, c’est-à-dire le niveau de planification et d’opérationnalisation des activités. Il s’agit de la zone de santé de Binza-météo dans la commune de Ngaliema à l’Ouest de la ville et celle de Biyela dans la commune de Kimbanseke, à l’Est. La troisième échelle est celle du quartier, qui examine comparativement les caractéristiques de deux cas d’études choisis, à savoir : les aires de santé (ou quartiers) BIYELA et LONZO, en termes de pérennité d’accès à ces trois services. La thèse mobilise des enquêtes par questionnaire, des entretiens semi-directifs, des focus group, de la recherche documentaire, de l’observation directe ainsi que des relevés spatiaux.En se référant au programme étudié, une grille d’analyse comparative de ces deux cas d’études a produit des résultats très différents, tout particulièrement par rapport au jeu d’acteurs identifié ainsi qu’à la motivation des différents acteurs à co-produire les services examinés sous l’approche « zone de santé ».Cette recherche conclut que la condition qui fait vivre dans le long terme les activités d’accès aux services d’eau potable, d’hygiène et d’assainissement dans les zones périurbaines de Kinshasa semble reposer davantage sur une diversité sociotechnique, c’est-à-dire sur une variété des structures et interaction d’acteurs liée à la co-production du service, plutôt que sur une gouvernance innovante développée sous l’approche « zone de santé ». La multiplicité de configurations des systèmes technologiques alternatifs, qui apparaissent comme des réponses pragmatiques aux besoins non satisfaits par le service conventionnel, constitue l’élément qui influence le plus la pérennité du service d’eau, permettant aux ménages d’accéder à plusieurs sources des fournitures. |