Article révisé par les pairs
Résumé : Le paysage urbain, mélange de nature et de bâti, visible depuis la corniche de la rue Royale, est au cœur d’une controverse. Il est une matérialisation d’une double identité bruxelloise au tournant du XXè siècle : celle de la Commune de Bruxelles et celle de la Capitale de l’Etat-Nation. Lors des grands aménagements, les servitudes de vue vont réglementer la hauteur des bâtisses et les dégagements visuels vers le bas de la ville de Bruxelles. Ces servitudes conditionnent le Mont des Arts, le quartier de la Putterie, la construction de la Halte Centrale…et même la hauteur du Palais des Beaux-Arts de Victor Horta. Coulées dans des conventions, elles incarnent deux pouvoirs à l’œuvre. L’un défend un paysage pittoresque de la Ville de Bruxelles, tandis que l’autre tient à fonder une image urbaine classique pour l’Etat. Les représentations incarnent un mélange de deux idéaux types : une « vue vernaculaire » et une « vue politique ».