Résumé : Dans un contexte de prégnance des problématiques liées au chômage, nous analysons le modèle de l’État providence tunisien, un modèle basé sur le couplage État/marché et le glissement de ce modèle vers un nouveau paradigme qu’est le triptyque État/marché/société civile.Sans prétendre épuiser le thème de l’économie sociale et sociale dans sa diversité littéraire, cette thèse cherche à montrer comment l’économie sociale et solidaire, qui n’a pas eu d’engouement pendant les années 1960 subissant ainsi un échec, a été pensée en articulation avec le modèle économique actuel. Aussi, elle tente de montrer comment les schèmes de la recrudescence de l’économie sociale et solidaire en Tunisie tout juste après l’année 2011, année du printemps arabe ont été développés en réponse aux problématiques non résolues ni par l’État ni par le secteur privé, en l’occurrence le chômage des femmes diplômées de l’enseignement supérieur. A travers cette recrudescence de l’économie sociale et solidaire, des organisations nationales et internationales interviennent pour cadrer cette économie à travers un texte juridique et accompagner les porteurs de projet individuels ou collectifs dans différents volets socioéconomiques à impact sociétal. Ainsi, l’économie sociale et solidaire devient un vecteur d’activation de l’emploi.En se concentrant sur les récits de vie des femmes diplômées de l’enseignement supérieur porteuses de projets et intégrées dans la sphère de l’économie sociale et solidaire, les entretiens menés avec des responsables institutionnels et des directeurs de dispositif d’accompagnement et le questionnaire adressé aux 30 présidents des groupements de développement agricole et sociétés mutuelles des services agricoles, que nous allons comprendre et mieux appréhender la portée et les enjeux de l’écosystème de l’ESS en Tunisie.