Résumé : Les conséquences à la fois physiques et psychologiques du diagnostic de cancer et de ses traitements ont rendu nécessaire le développement et l’adaptation en oncologie des interventions psychologiques existantes. Parallèlement à cet intérêt est apparue la nécessité d’évaluer l’efficacité des interventions proposées. L’objectif de ce travail de thèse est d’optimiser l’évaluation et la prise en charge de la régulation émotionnelle des patientes durant le début de la période de rémission d’un cancer du sein à travers l’élaboration et la réalisation d’une étude cas-témoins et d’une étude randomisée contrôlée. L’étude cas-témoins a pour objectif d’identifier et de mieux comprendre les facteurs psychologiques qui contribuent à des niveaux cliniques de peur de la récidive du cancer. Les résultats de cette étude nous invitent à être attentifs à l’intolérance à l’incertitude et à l’inquiétude dans l’évaluation et dans la prise en charge de la peur de la récidive du cancer des patientes. L’étude randomisée contrôlée a pour objectif d’évaluer l’efficacité d’une brève intervention psychologique de groupe promouvant la régulation émotionnelle et l’autorégulation et reposant sur des techniques cognitivo-comportementales, d’hypnose et de psychologie positive chez des patientes qui présentent des niveaux cliniques de symptômes psychologiques. Les résultats de cette étude mettent en évidence l’efficacité à court terme et à moyen terme de l’intervention sur la régulation émotionnelle et sur les symptômes psychologiques des patientes. Face à des déclencheurs liés au cancer, les patientes rapportent des émotions négatives d’intensité moindre. Elles présentent également une réduction de leurs niveaux de détresse émotionnelle, de pensées intrusives et d’inquiétude. Les résultats démontrent par ailleurs que l’intervention psychologique de groupe, même brève, permet de promouvoir l’acquisition et l’utilisation de stratégies de régulation émotionnelle plus adaptatives face à des déclencheurs liés au cancer et de se confronter attentionnellement à ces derniers tout en expérimentant moins d’inconfort psychologique. L’utilisation de stratégies de régulation émotionnelle adaptatives, la capacité de se confronter à des déclencheurs liés au cancer et la diminution de l’inconfort psychologique face à ces derniers sont associées à des processus actifs qui se reflètent par une activation physiologique. Les résultats démontrent la faisabilité, l’acceptabilité et l’efficacité d’une telle intervention et nous encouragent à poursuivre le développement d’interventions psychologiques intensives de groupe visant à améliorer la régulation émotionnelle et l’autorégulation des patientes présentant des niveaux cliniques de symptômes psychologiques en début de période de rémission d’un cancer du sein.