Résumé : En hommage à Edgar Morin, nous centrons la présente contribution sur le débat de la complexité en éducation, dans un contexte spécifique celui des planifications curriculaires et des programmes de formation en santé, et sur un objet particulier, celui des taxonomies en éducation. Au départ, nous formulons un triple postulat : épistémologique, celui d’un glissement de l’objet d’enseignement et d’apprentissage du savoir vers la pratique dans une perspective constructiviste (Le Moigne, 2012) et pragmatiste (Steiner, 2008) ; anthropologique, celui d’une ouverture à la pluralité des savoirs (Coutellec, 2015 ; Schurmans, 2006) permettant de rencontrer l’être humain dans toute sa complexité ; éthique, celui d’une interprétation non téléologique de l’intentionnalité de l’agir humain en référence aux travaux de Hans Joas (Joas, 2001). Le concept de « l’agir-adéquatement-en-santé » présente ce triple postulat de départ et constitue l’objet de la taxonomie de l’approche par compétences intégrée au regard des quatre critères de la systémique de Durand (2010) : la globalité, l’organisation, l’interaction et la complexité. Outre les ouvertures réflexives émises lors de la présentation de la taxonomie (comme celles liées à la reliance, à la relecture husserlienne du sujet transcendantal), la discussion finale en soulève d’autres comme la nécessité d’approfondir et de prolonger la réflexion de Kant en faisant appel, d’une part aux théories de l’action, et d’autre part à la théorie de la créativité de l’agir développée par Hans Joas (2001).