par Mutter, Hélène
Président du jury Berns, Thomas
Promoteur Olsson, Christian
Co-Promoteur Goosse, Bruno
Publication Non publié, 2020-11-27
Thèse de doctorat
Résumé : La découverte d'archives photographiques militaires de la première guerre du Golfe constitue le point de départ de cette recherche. A partir de l'analyse de ces documents, il s'est agi d'étudier les différents régimes de visibilité mis à l'oeuvre dans les représentations actuelles des conflits, et de comprendre jusqu'à quel point la guerre donne à voir d'elle-même, à travers les images qu'elle produit. Considérée comme un ensemble de dispositifs de visualisation et de représentation, la guerre produit un visuel. Dès lors, qu'est-ce que la guerre dévoile dans ce qu'elle donne à voir et ce qu'elle ne montre pas ? La guerre doit être pensée en lien avec notre regard. Depuis la guerre du Golfe, conflit qui a marqué une rupture dans la façon de penser et de représenter la guerre, le monde est devenu un écran géant sur lequel se succèdent, et de façon de plus en plus rapide, un flux et un flot d'images ininterrompus. L'image de guerre, telle qu'elle était pensée, montrée, imaginée jusque-là, n'allait plus jamais être la même. Le conflit de 1990 dans le Golfe n'a rien montré. "On n'a rien vu", sont les mots les plus souvent utilisés pour décrire ce conflit, dont la représentation était totalement absente : elle était hors-champ ou plus précisément, une représentation nous était donnée, mais la réalité de la guerre était maintenue hors champ. Le concept de dé-subjectivation évoqué soulève bien évidemment des questions morales décisives en particulier, mais pas seulement, la question de la responsabilité, responsabilité des militaires, des politiques, des journalistes, mais également des artistes lorsqu'ils travaillent avec ce matériau de documentation.