par Kailou Djibo, Abdou ;Salaou Makeri, Mamane Sani
Référence Territoires, Sociétés et Environnement
Publication A Paraître, 2020-11-30
Article révisé par les pairs
Résumé : Dans la plupart des villes d’Afrique subsaharienne, le mode de gouvernance des services essentiels de base a connu des mutations considérables. Les bailleurs des fonds pour la coopération internationale se sont investis dans le système de gouvernance urbaine des villes africaines dans plusieurs domaines (F. LIEBERHERR-GARDIOL, 2012). Les défaillances de la gestion publique ont été systématiquement dénoncées au profit de l’efficacité supposée des acteurs non étatiques (privés, ONG, société civile) et de la supériorité de leurs modèles de gestion (S. JAGLIN & M.-H. ZERAH, 2010). À Zinder, la deuxième ville du Niger, on est passé de la gestion publique des services d’eau et d’assainissement à celle des privés qui sont mus des logiques de profit. Cet article fait le diagnostic de la gestion non étatique des services d’eau et d’assainissement dans la ville de Zinder. Les données utilisées sont issues de la revue documentaire sur les thèmes de la gouvernance urbaine, les services en réseau d’eau et d’assainissement et des enquêtes de terrain auprès des techniciens de la ville de Zinder intervenants dans ces domaines et des ménages de la ville. L’analyse a permis de comprendre la grande variété de systèmes utilisés pour la fourniture des services d’eau et d’assainissement et la multitude de combinaisons possibles entre ces systèmes. L’étude fait ressortir que depuis l’année 2000, le mode actuel de gestion d’eau est la délégation à la Société d’Exploitation des Eaux du Niger (SEEN) par un contrat d’affermage. Ce mode de gestion privée a permis de rehausser le taux d’accès à l’eau de 21 % à 48 % de 2005 à 2017 à Zinder. Toutefois, la gestion des privés a augmenté la fragmentation urbaine à travers des disparités entre les quartiers de la ville.