Résumé : Cette communication porte sur les images filmiques de Constantin Brancusi. La multitude des regards de Brancusi qui se cachent derrière son visage atemporel, lui-même taillé par l’artiste à travers ses autoportraits, dessine le modèle de l’être humain qualifié par le philosophe Jean-Luc Nancy de singularité plurielle. Les multiples facettes de cette personnalité artistique singulière ressortent des images de ses oeuvres qu'il produit et met en scène lui-même. Interprétées elles-mêmes comme éléments hybrides composants de l’oeuvre - la photographie comme film, le film comme sculpture (Michaud, 2016) - l’atelier comme plateau, (Michaud 2016) - ces images restent cependant enfermées dans leur statut d’oeuvre. Les images filmiques réalisées par Brancusi possiblement dépassent l’oeuvre car elles semblent contenir un principe actif qui investit l’espace filmique d'un corps vivant, le corps-même du créateur à l’oeuvre. Partant de deux notions, l’une spatiale et corporelle - le haptique (Deleuze et Guattari, 1980) et l’autre linéaire et tactile - le contour (de)formateur (Deleuze, 1981), cette présentation met en évidence une pluralité de manières d’activation créatrice du corps du spectateur à travers l’oeuvre filmée de Brancusi.