Résumé : Aujourd’hui, il est bien établi que la variabilité cardiaque est un facteur de pronostic important dans les pathologies coronariennes mais le constat n’est pas toujours aussi clair concernant sa relation avec la santé mentale. Les compétences émotionnelles quant à elles sont considérées comme une ressource pour les individus car la recherche montre des associations claires entre celles-ci et la santé mentale, somatique et psychosomatique. Cependant, les processus physiologiques sous-jacents à ces associations sont très peu investigués à l’heure actuelle. La variabilité cardiaque pourrait être l’un de ces mécanismes. Cette thèse a dès lors pour objectif principal d’étudier la variabilité cardiaque, les compétences émotionnelles, les interactions entre ces deux facteurs et leurs liens avec la santé. Les résultats principaux montrent une relation entre les compétences émotionnelles et les symptômes dépressifs ainsi qu’anxieux tant chez des sujets « tout-venant » que chez des patients présentant une pathologie coronarienne. Néanmoins, un effet tampon de la variabilité cardiaque sur la relation entre les compétences émotionnelles et les symptômes dépressifs est observé chez les sujets « tout-venant ». Cet effet n’est pas retrouvé chez les patients coronariens. De plus, la variabilité cardiaque et les compétences émotionnelles ne semblent pas prédire le pronostic de ces patients. Finalement, les résultats sont débattus en retenant l’idée principale que la variabilité cardiaque reflète le fonctionnement du système nerveux parasympathique qui permet à l’individu d’économiser et récupérer des ressources après un stress. Cette théorie expliquerait l’effet protecteur de la variabilité cardiaque sur la relation entre un déficit au niveau des processus émotionnels et la santé mentale. Cependant, les zones d’ombres et le peu d’études permettant de comparer ces résultats sont également mis en avant.