par Scheepers, Caroline
Référence Pratiques de l'enseignement du français : bilan et perspective (8-10 avril 2015: Metz)
Publication Non publié, s.d.
Communication à un colloque
Résumé : La revue Pratiques a quarante ans. Elle est aujourd’hui considérée comme l’une des principales revues en didactique du français (Chiss, 2008 ; Simard, et al., 2010 ; Bucheton, 2014). Il m’a paru pertinent de recenser et d’analyser tous les articles que Pratiques a consacrés à l’argumentation, pour des raisons multiples que je vais évoquer ici rapidement. Tout d’abord, j’ai souhaité répondre à la demande exprimée par les organisateurs du colloque qui s’est tenu à Metz en avril 2015. Ensuite, j’ai voulu approfondir les recherches bibliographiques que j’avais pu mener précédemment au sujet de l’argumentation (Scheepers, 2013). Déterminer les lignes de force d’une revue et les questions en suspens permet de dresser un bilan, toujours nécessaire et révélateur, tout en fournissant aux étudiants et aux chercheurs des repères bibliographiques solides. Dans le même temps, la démarche, par l’adoption d’une posture méta, contribue à légitimer la didactique du français, discipline encore jeune et trop peu crédible aux yeux de certaines personnes peu informées. L’entreprise n’est pas tout à fait neuve, puisque dès 1997, Caroline Masseron ouvrait le numéro 96 de la revue, dont le titre était « Enseigner l’argumentation », par un bref article intitulé « L’argumentation au fil des publications de Pratiques ». C’est dire comme l’argumentation, très vite, s’est imposée comme l’une des problématiques-phares traitées par la publication. Par la suite, Jean-Pierre Benoit (2008, 2015) a lui aussi entrepris une analyse des thématiques envisagées par la revue, sans toutefois prendre en compte la question spécifique de l’argumentation : la vision était bien plus générale et transversale. D’une certaine façon, le présent article s’inscrit modestement dans le droit fil de la réflexion initiée par Pierre Bourdieu (1984 : 22) dans Homo academicus : « […] le champ universitaire est, comme tout champ, le lieu d’une lutte pour déterminer les conditions et les critères de l’appartenance et de la hiérarchie légitimes, c’est-à-dire les propriétés pertinentes, efficientes, propres à produire, en fonctionnant comme capital, les profits spécifiques assurés par le champ ». Par conséquent, seront envisagés tour à tour différents questionnements. Il nous faudra tout d’abord déterminer combien de numéros et d’articles furent consacrés à l’argumentation de 1974 à 2015. Partant, comment s’échelonnent dans le temps ces contributions ? Quels genres discursifs ont été étudiés ? Quels corpus ont été traités ? La revue a-t-elle privilégié l’argumentation écrite ou orale ? Quelles questions de recherche ont été envisagées ? Pour quels résultats ? Quelles méthodologies ont été adoptées ? Quelles disciplines ont été convoquées ? Les études étaient-elles de nature théorique et/ou praxéologique ? En définitive, quelles lignes de force se dégagent ? Par ailleurs, sur le plan de la réception, de la diffusion et de l’influence de la revue, quel est/a été l’impact des contributions antérieures sur les articles plus récents publiés dans Pratiques et sur les travaux consacrés à l’argumentation ? Enfin, quelle image de la didactique se dessine en filigrane de la revue ?