Résumé : La douleur, lorsqu’elle se chronicise, quitte son rôle de signal d’alarme et devient une partie d’un syndrome avec pour répercussion, notamment, une dégradation conséquente de la qualité de vie et de la capacité fonctionnelle. Les douleurs post-opératoires et post-traumatiques représentent 25 à 30% de l’ensemble des douleurs chroniques. Pouvoir prédire la sensibilité individuelle à la chronicisation de la douleur s’avère de ce fait crucial. Des questionnaires tels que l’échelle de catastrophisme ont régulièrement été utilisés ces dernières années. Nous l’avons comparé avec le questionnaire de sensibilité à la douleur, plus récent, afin d’étudier, d’une part, l’existence de valeurs prédictives et, d’autre part, le comportement à la douleur de populations spécifiques (sujets sains, patients avec des douleurs aiguës et chroniques) en présence ou non de symptômes de sensibilisation centrale.Ainsi, des valeurs-seuils furent obtenues, tant pour l’échelle de catastrophisme que pour le questionnaire de sensibilité à la douleur, associées avec un risque plus élevé de persistance d’une incapacité fonctionnelle à 12 mois.De plus, ce travail montre que des patients douloureux chroniques avec des symptômes de sensibilisation centrale se comportent différemment en regard de leur sensibilité à la douleur, en comparaison aux autres groupes étudiés.Ces nouvelles informations que nous apportons ici ouvrent la voie au développement d’outils pluridimensionnels, susceptibles de prédire cette propension à la chronicisation et à l’application de traitements caractérisés par des prises en charge multidisciplinaires adéquates.