Résumé : Partant du constat de la persistance des problèmes d’échec et d’abandon dans l’enseignement supérieur malgré le développement quantitatif et qualitatif des pratiques de promotions de la réussite et d’accompagnement des étudiants, il s’agit de s’interroger sur la réussite étudiante et de mettre en évidence des « parcours de réussite » dans un premier cycle de l’enseignement supérieur. Le questionnement s’inscrit dans le contexte du décret Paysage, qui voit disparaître les années d’études et évoluer la notion de réussite.Les données utilisées dans la recherche sont issues de deux méthodes de récolte :» 2505 questionnaires, récoltés après diffusion auprès des établissements d’enseignement supérieur en avril 2017, s’adressant à tous les étudiants diplômables en 2016-2017 ;» 17 entretiens réalisés en août et septembre 2017 auprès d’étudiants ayant répondu préalablement au questionnaire.La recherche met en évidence 9 profils-types de parcours de réussite, conjuguant la durée et la personnalisation des parcours. Ces profils-types peuvent être corrélés avec différentes variables, et l’on peut comparer les outils d’aide à la réussite que les étudiants de chaque parcours ont trouvé les plus utiles.L’analyse des données du questionnaire et des entretiens fait toutefois apparaître un terreau commun à la réussite (le fait d’arriver au bout de son parcours de bachelier), quelle que soit la diversité des parcours rencontrés. Ainsi :» Réussir dans l’enseignement supérieur repose sur une adaptabilité des parcours, d’autant plus nécessaire que le profil est particulier et/ou résilient ;» Les pratiques d’aide à la réussite sont mieux reçues si elles ne sont pas présentées comme telles, et si elles sont intégrées au programme de l’étudiant, sans apparaître comme une « béquille de secours » ;» La réussite, et plus encore dans des situations difficiles et de résilience, repose sur des soutiens réels, à la fois empathiques et exigeants. Ce soutien peut être trouvé au sein de l’institution (service d’aide à la réussite, enseignants, services administratifs), de la famille ou ailleurs (réseau social) ;» Les pratiques d’aide à la réussite ne s’appliquent pas indépendamment du reste ; elles sont d’autant plus utiles qu’elles sont en lien avec d’autres formes de soutien : psychologique et social, par exemple.La recherche a été réalisée par l’ARES (Académie de recherche et d’enseignement supérieur), à la demande et sous la supervision de la Commission d’Aide à la Réussite ; elle a bénéficié du soutien financier de la Fédération Wallonie-Bruxelles.