par Schiavolin, Lionel ;et, al.
Référence Ecole thématique de Microbiologie Moléculaire (08 au 12-10-2018: Carry-le-Rouet)
Publication Non publié, 2018-10-11
Communication à un colloque
Résumé : Les microARNs (miARN) sont des régulateurs centraux des réponses immunitaires de l'hôte, tant chez les plantes que les animaux. Cependant, le rôle des miARN dans le contrôle de l'infection bactérienne commence tout juste à être élucidé alors que l’implication de la voie miARN humaine dans ce contrôle reste encore inconnue. Dans ce travail, nous avons utilisé les cellules humaines HeLa et la bactérie Shigella comme modèle d'infection pour étudier le rôle et la régulation d'Ago2 (acteur clé de la voie miRNA) dans les interactions hôte-bactérie. Au cours de l’invasion cellulaire, Shigella se retrouve enfermée dans un compartiment membranaire, la vacuole, et induit la rupture de celle-ci pour atteindre le cytosol, sa niche réplicative. Cette étape, critique pour son mode de vie intracellulaire, est dépendante de l'effecteur bactérien IpgD. A l’aide de la microscopie en temps réel, nous avons découvert un recrutement transitoire d’Ago2 au foyer d'entrée de Shigella et un retard de rupture de la vacuole en absence d’Ago2. Un phénotype semblable a été observé dans des cellules dépourvues de facteurs de biosynthèse des miARN, impliquant cette voie de régulation post-transcriptionnelle dans ce processus. Par ailleurs, en complémentant des cellules ago2-/- nous avons montré que l'activité d'inhibition traductionnelle d’Ago2 est essentielle pour la rupture rapide de la vacuole, alors que son activité de clivage est dispensable pour ce phénotype. De plus, nous avons observé que la phosphorylation du résidu Ser387 d’Ago2, qui dépend de la voie de survie Akt (ciblée par IpgD), est nécessaire pour la rupture. Notre étude suggère qu’IpgD a évolué de manière à promouvoir cette phosphorylation pour favoriser la rupture de la vacuole, démontrant pour la première fois le rôle d'Ago2 et de la voie miARN humaine dans les interactions hôte-bactérie. Enfin, ce travail apporte un nouvel éclairage sur le mécanisme de rupture de la vacuole induit par Shigella, un phénomène encore mal compris.