Article révisé par les pairs
Résumé : Lorsqu'en 1988, l'architecte André Jacqmain revient sur la maison qu'il a conçue trente en plus tôt pour son ami le sculpteur et céramiste Olivier Strebelle, celui-ci écrit: "La maison d'Olivier, c'est la simplicité. Olivier suffit.". "Simplicité"? Le terme semble bien choisi à la vue de cette maison qui à l'extérieur arbore des allures de chaumière, et à l'intérieur obéit à une organisation spatiale presque élémentaire. Et pourtant, au travers d'ambiguïtés et de contradictions -tradition ironisée ou modernisme contrarié-, l'architecture de A. Jacqmain n'est pas exempte d'une certaine duplicité. "Simplicité"? C'est probablement aussi le fait d'un effet de contraste, tant O. Strebelle se sera chargé durant les soixante années de son occupation de tout ce qui aujourd'hui rend cette maison complexe. Tandis que la vie de l'homme provoque réagencements et transformations, l'activité de l'artiste, qui sculpte la nature comme la glaise, se charge de recouvrir l'architecture première d'un amas d'arbres, de plantes et de roches. Pour autant, dans la production de cette œuvre "partagée", l'architecture n'aura pas été un simple support. Dans sa permanence, transparaît une pensée architecturale préliminaire à son occupation et qui l'avait comme devancée.