Résumé : La concurrence des normativités : le cas des régulations bancaires La crise financière mondiale de 2007 a conduit à un regain d’intérêt pour la question de la régulation mondiale de la finance et des banques. Cette crise a, en effet, mis en lumière les interdépendances d’un système devenu mondial au vu, d’une part, de l’internationalisation des établissements financiers (ouverture de filiales, branches à l’étranger ou joint-venture avec un établissement étranger), et d’autre part, du flux important de transactions transfrontalières. Par ces interdépendances, des prêts consentis à des personnes peu solvables aux Etats-Unis ont été à la source d’une crise mondiale. Ces interdépendances et les risques « mondiaux » qu’elles suscitent pose le problème de la régulation globale des banques et de la finance en l’absence d’un gouvernement mondial et d’un régulateur mondial. L’intuition du juriste serait sans doute de penser que cette question fut résolue par le biais de solutions de droit international public. Cependant, notre thèse démontrera que ce problème d’échelle fut dépassé au moyen d’une extension du domaine d’action des autorités de surveillance à travers laquelle celles-ci ont peu à peu investi le champ de la création, de la mise en œuvre et du respect des normes utilisées à des fins de stabilité et ont progressivement interféré avec les systèmes juridiques qui leur étaient préexistants. En d’autres termes, la question de la mondialisation du secteur bancaire et de la stabilité de celui-ci ne pose pas au droit qu’une difficulté d’échelle mais est également de nature à transformer le droit en profondeur.