par Krzeslo, Estelle
Référence Canadian journal of law and society, 16, 2, page (83-100)
Publication Publié, 2001
Article révisé par les pairs
Résumé : Depuis les débuts de la crise et de la montée du chômage, on accorde à l'économie sociale un rôle stratégique dans la défense des laissés pour compte de la société capitaliste. L'économie sociale est considérée comme une économie productrice de services sociaux qui sert aussi d'outil d'insertion pour les chômeurs. Ce rôle est d'autant plus valorisé que l'économie sociale est historiquement porteuse de valeurs démocratiques et sociales et qu'elle s'inscrit dans une tradition chère au mouvement ouvrier: une initiative de citoyens, une économie alternative à l'économie de marché porteuse d'injustice et de violence sociale. Ce lourd héritage et le double rôle conféré à l'économie sociale en brouillent un peu l'approche. Il nous semble, suivant l'expérience que nous en avons en Belgique, que le secteur de l'économie sociale a aussi servi de cheval de Troie de la dérégulation de l'emploi, sous la contrainte du mode de subventionnement et avec l'approbation de ses acteurs. Il faut se demander si l'appel au développement de l'économie sociale ne sert pas à favoriser l'affaiblissement du service public et le retrait progressif de l'État du service à la population? Serait-ce une vocation ou un effet malencontreux de l'instrumentalisation dont ce secteur est l'objet? © 2001, Canadian Law and Society Association. Tous les droits sont réservés.