Résumé : En Région de Bruxelles-Capitale, la mise sur pied dès 2009 du « maillage jeux » par Bruxelles Environnement (IBGE) figure parmi les priorités de ces dernières années en termes d’aménagements urbains. Le projet met entre autres en avant la nécessité de diversifier les types d'aires de jeux et préconise pour ce faire la mise en œuvre d'aménagements dits « spectaculaires », dessinés par des architectes, a contrario d’aires de jeux plus « classiques » fournies sur catalogue. La question centrale de ce mémoire est dès lors celle des usages de ces aires de jeux : ce qu’elles favorisent, empêchent, provoquent et la manière dont les enfants se les approprient ou les détournent. Comment les enfants jouent-ils ? Peut-on identifier des différences entre aménagements ? Quels aménagements sont les plus propices au jeu ?Ce mémoire s’articule autour d’une enquête de terrain au cœur d’une sélection diversifiée d’aires de jeux bruxelloises. Terrain qui est analysé à la lumière d’une clé de lecture particulière : la notion d’ « espace potentiel » de D.W. Winnicott. Celle-ci nous a permis de mettre en lumière des degrés différents d’investissement par le jeu, en fonction des aménagements plus ou moins malléables, transformables, formels ou informels. L’espace potentiel, qui n’est pas réservé aux enfants, nous a aussi permis, dans une partie plus prospective, de proposer de passer outre les limites habituellement dressées en ville entre enfants et adultes, entre espaces dédiés à l’un, excluant pour l’autre, et inversement.