Résumé : Cette étude tente de répondre à deux questions majeures. La première question consiste à expliquer pourquoi la Belgique avait décidé, au cours de la législature 1999-2003, de relancer le partenariat militaire avec son ancienne colonie après plus d’une décennie de rupture de la coopération technique militaire datant de l’ère Mobutu. Ensuite, il s'agit de comprendre pourquoi et comment la reprise de cette collaboration militaire entre les deux pays n’a pas permis d’engranger des résultats significatifs dans le cadre de la réforme des FARDC. Par rapport à cette double préoccupation, la présente étude montre clairement que les considérations humanitaires et éthiques ne sauraient, à elles seules, expliquer l’initiative belge en faveur de la réforme des FARDC et suggère d'insister aussi sur d’autres facteurs, notamment la défense des intérêts économiques et géostratégiques, y compris l’espérance de futures opportunités économiques de la Belgique en RDC. Ainsi à cause de ses intérêts et de son « obsession électorale », la Belgique n’aurait pas pris en considération certains facteurs dans son évaluation des besoins de la population congolaise en matière de sécurité d’une part, et aurait, d’autre part, surtout sous-estimé le poids de la vision et des pratiques « néopatrimoniales » des autorités congolaises héritées de précédents régimes. En agissant de la sorte, elle aurait contribué à ce bilan plus ou moins négatif de son PPM avec la RDC. Cette étude montre par ailleurs que l’expérience dans le cadre du présent PPM avec la Belgique confirme effectivement la nécessité qu’il y a, pour la classe politique congolaise, d’opérer une révolution des mentalités afin de relever le défi de la reconstruction du pays. Enfin, elle insiste aussi sur l’utilisation du terme « partenariat » qui, au-delà de l’accent qu’elle met théoriquement sur l’originalité et la nouveauté de la relation entre les deux pays, doit surtout avertir les « ex-warlords » congolais que l’aide extérieure, aussi utile qu’elle soit, ne pourra porter ses fruits que si elle s’intègre dans des structures motivationnelles endogènes et dynamiques.