par Feyereisen, Justine
Référence Violence et écriture dans les oeuvres de la première période (1963-1978) chez Jean-Marie Gustave Le Clézio (27-28 août 2015: University of Eastern Finland, Joensuu, Finlande)
Publication Non publié, 2015-08-27
Communication à un colloque
Résumé : Longtemps considérée comme le sens « le plus noble » (Aristote), la vue est tombée au plus profond de la sphère du doute dès les années 1960. Notant l’inéluctable marche de l’Ouest sur les ruines encore fumantes des conflits mondiaux, critiques littéraires et philosophes ont associé la position toute-puissante de l’Occident à la perception visuelle. De la défiance bergsonienne au panoptique de Foucault, le regard serait un moyen de contrôle sur les citoyens, exerçant une oppression politique et sociale liée tant au capitalisme bourgeois qu’au colonialisme. Synonyme d’individualité et de subjectivité depuis le début du siècle romantique (Purkinje), la vision est dès alors appréhendée en termes de relations symboliques au monde inscrites dans une trame collective culturelle – dominante, en l’occurrence. Paru en 1970, La Guerre de J.M.G. Le Clézio s’inscrit dans cette réflexion phénoménologique, suscitant chez nous les questions suivantes : Comment ce récit traduit-il la portée hégémonique de la vue ? Existe-t-il une mise en scène à cette forme sourde de violence visuelle ? Quels enjeux soulèvent la prolifération du visible ? Autant d’interrogations auxquelles s’intéressera notre communication à partir d’une analyse textuelle de La Guerre, alliant approche diégético-photographique et contexte de production au regard des travaux de Michel Foucault et de Susan Sontag, deux théoriciens du regard.